Au sein de la grande galaxie Stellantis (née de la fusion des groupes Fiat et PSA), Alfa Romeo s’apprête à jouer un rôle majeur. La bouillante Giulia GTA et le futur SUV compact Tonale donnent déjà un aperçu de ce que sera le futur de cette marque prestigieuse.


Cherchez dans vos archives ou sur le net, vous ne trouverez pas un seul média qui, au lancement de la voiture en 2016, ne s’est extasié sur l’expérience de conduite qu’offre l’Alfa Giulia. En matière de feeling, de plaisir, de comportement dynamique… Dès la version de base, elle domine tout ce que font BMW, Jaguar, Audi ou Mercedes. Cette supériorité, elle la doit en grande partie à Giorgio, nom de baptême de la base technique de la Giulia et de son frère, le SUV Stelvio. Une réussite telle qu’elle va aussi être utilisée par Maserati, et que même avec les 510 ch de la Giulia Quadrifoglio, on sentait qu’elle en avait encore sous le coude. C’est aussi ce qu’on a dû se dire chez Alfa, puisqu’ils ont décidé de pousser le bouchon un peu plus loin avec la « petite récréation » que vous avez sous les yeux…

A comme…

Pour cette récréation, le constructeur a ressorti un de ses labels les plus légendaires. Comme les connaisseurs le savent, GTA signifie « Gran Turismo Alleggerita ». Et ce label n’a pas été aussi à sa place depuis longtemps. Il ne l’était, en effet, pas autant sur les dernières GTA en date, les 156 et 147. Certes, leur merveilleux V6 3,2 l reste inoubliable mais le plus important dans GTA, c’est le A. Or les 156 et 147 n’étaient pas particulièrement légères. Les Giulia GTA et GTAm, elles, sont plus légères que la Quadrifoglio. Pas de beaucoup, certes — car les normes actuelles ne permettent plus de mettre une voiture à nu —­­­­ mais grâce à des ressorts plus légers, des jantes 20 » spécifiques (avec écrou central unique, du jamais-vu sur une berline homologuée pour la route !), à l’usage de carbone pour les ailes, les portières arrière et les appendices aérodynamiques, ainsi qu’à des vitres arrière (lunettes et latérales) en polycarbonate, on a gagné 100 kilos par rapport à une Quadrifoglio, pour afficher 1.540 kilos sur la balance.

Sans banquette arrière, pourvue de baquets à coque carbone (associés à des ceintures-harnais 4 points Sabelt) et d’un arceau homologué FIA, la GTAm fait même un peu mieux. Autres différences de cette dernière : son splitter et son spoiler arrière plus généreux sont tous deux réglables.

187 chevaux/litre !

Outre les kilos en moins, il y a les chevaux en plus. Le V6 2.9 biturbo (d’origine Ferrari, rappelons-le) en gagne 30, soit à présent 540 ch, toujours envoyés uniquement à l’arrière. Avec ça, il affiche une puissance spécifique de 187 ch/l, ce qui est actuellement le record mondial. Et le gain n’est pas qu’une histoire d’électronique, puisque le moteur reçoit de nouvelles bielles, une meilleure lubrification des pistons, des turbos qui tournent plus vite et un échappement plus performant. Bien sûr, tout l’avant de la voiture est revu pour améliorer aussi le refroidissement.

Dernier élément, non des moindres, qui participe à l’amélioration des performances : le travail aérodynamique. Devant, derrière, sur les côtés et même sous la voiture, les Giulia GTA et GTAm ont été peaufinées avec le concours de Sauber. Autrement dit, l’écurie F1 Alfa Romeo, dont les pilotes Raikkonen et Giovinazzi ont mis leur grain de sel.

« L’objectif est l’excellence »

Les Giulia GTA et GTAm seront produites à seulement 500 exemplaires, facturés quelque 150.000 euros. Un collector en bonne et due forme, c’est sympa pour l’image, mais cela ne va évidemment pas assurer l’avenir d’Alfa. Ca, c’est notamment le rôle du Tonale, dont la commercialisation a été retardée pour mieux répondre aux exigences du marché. Il faut dire que Jean-Philippe Imparato, le nouveau grand patron d’Alfa, ne cache pas ses ambitions pour le premier modèle hybride rechargeable de la marque qui sera produit en Italie à compter de juin 2022. « L’objectif est l’excellence. Pour y parvenir, nous commençons par la sélection des matériaux. Nos fournisseurs sont les compagnons d’un voyage qui a pour destination le premier modèle électrifié de la marque. Ce véhicule doit disposer de l’ADN authentique Alfa Romeo et des plus hauts standards de qualité. » Le ton est donné.

Petit frère

Petit frère du Stelvio, le Tonale sera un SUV du segment C dont le look devrait se montrer proche de celui du concept-car éponyme présenté en 2019. Comme son aîné, il porte le nom d’un col des Alpes italiennes. Il se frottera aux Audi Q3, BMW X1/X2, Mercedes GLC et autre Jaguar E-Pace. Son argument numéro 1 ? Nous hésitons entre ce que nous connaissons, à savoir les qualités dynamiques au-dessus de la moyenne que sont celles des Giulia et des Stelvio, et ce que nous voyons, à savoir un design sensuel et décomplexé à l’italienne, avec cette touche de tradition apportée par les jantes 21 » au look typiquement Alfa. Beau à damner un saint, le Tonale reposera sur la plateforme des Jeep Renegade et Compass, qui est prévue pour des modèles traction ou 4×4. On peut donc imaginer qu’il récupérera la mécanique déjà logée sous le capot du Jeep Compass 4xe, à savoir un bloc essence 1.3 turbo associé à un moteur électrique arrière pour fournir 190 ou 240 ch.

Le Tonale étant encore un concept, l’habitacle est évidemment une vue de l’esprit empreinte d’un certain futurisme. Cela dit, Alfa n’en fait pas trop et même si l’intérieur du produit fini sera certainement plus conventionnel, on identifie déjà des éléments déjà présents dans les derniers modèles de la marque, comme le volant et les cadrans ronds. Sauf qu’ici, les cadrans sont virtuels, intégrés à un écran multifonction 12,3 » configurable. Gageons que d’ici au lancement du Tonale, Alfa Romeo aura développé un système multimédia aussi moderne.

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