Près d’Orléans, le célèbre club de golf créé par le baron Bich se réinvente dans un cadre majestueux et ultra-privé. Histoire d’une renaissance et voyage dans un autre monde.
C’est l’un des clubs de golf les plus privés et exclusifs d’Europe. Réservé à ses membres et à leurs invités, il propose deux parcours d’exception (Old Course et New Course) dans le cadre magique de la Sologne. Bienvenue aux Bordes Golf Club, sis près d’Orléans, à 150 km de Paris et à un drive des légendaires châteaux de la Loire.
C’est à l’initiative du baron Bich que ce club a été érigé en 1987, sur d’anciennes terres de chasse de 565 ha. A l’époque, le célèbre entrepreneur français, créateur des stylos éponymes, fit appel à l’architecte américain Robert van Hagge pour dessiner le parcours initial, un pur chef-d’œuvre balisé par de multiples obstacles d’eau et des chênes centenaires. A la mort de Marcel Bich, son associé japonais Yoshiaki Sakurai reprit un moment les rênes. Aujourd’hui, après plusieurs années de flottement, le club retrouve faste et apparat grâce à une société d’investissement britannique qui veut en faire un véritable must international. Un lieu d’exception dans le sens complet du terme.
Old et New
Le Old Course (par 72 de 6.409 m) a conservé toute sa magie et reste l’un des parcours les plus difficiles à négocier du Vieux Continent. Avec son slope 166, il représente un véritable challenge, y compris pour les très bons joueurs. La plupart des trous sont ceinturés d’obstacles d’eau. Les pars 3 sont de véritables exercices diaboliques de précision, à l’image du n°13 où l’étang occupe bien plus de place que le fairway. Stroke Index 1, le n°14 est carrément injouable pour le joueur moyen. Long de 510 m et très étroit, ce par 5 propose en prime un green en forme de presqu’île. Difficile mais passionnant et complètement bluffant. Ce n’est pas un hasard s’il fait partie des parcours à jouer une fois dans sa vie tant il est d’une fabuleuse beauté naturelle.
Le New Course (par 72 de 6.663 m), qui vient d’être inauguré et qui porte la griffe de Gil Hanse, est parfaitement complémentaire de son aîné.
Qu’on se le dise, il n’est pas aussi challenging. Plus ouvert et plus large, il dégage même un petit parfum de links britannique. A la réflexion, il s’apparente un peu aux tracés naturels chers à l’architecte Tom Simpson, comme Morfontaine, Fontainebleau, Sunningdale, Hardelot, Spa ou le Hainaut. On retrouve les mêmes paysages avec des genêts et des bruyères et, bien sûr, les fameux bunkers dentelés. Au total, on dénombre plus de 140 trappes de sable mais, en revanche, seuls deux obstacles d’eau sont présents. Ouf ! Et tout est évidemment manucuré comme à Augusta par une armée de jardiniers. Un pur régal pour les yeux.
Un petit parcours de 10 trous, baptisé Wild Piglet, complète l’offre golfique du domaine. Il s’agit de 10 pars 3 très ludiques avec des greens ondulés et très difficiles à lire.
Ultra-privé
Mais Les Bordes, c’est bien davantage que le golf. C’est un état d’esprit. Une philosophie. Un art de vivre. Tout, ici, est fait pour le confort des membres qui doivent se sentir comme chez eux. Le club-house, où l’on mélange les cartes de score, du menu et des grands vins, est un havre de paix avec sa magnifique terrasse en été et sa cheminée à feu ouvert en hiver. La cuisine, basée sur la qualité des produits, est à l’image des lieux : étoilée. Et la cave n’a rien à envier aux meilleures maisons gastronomiques. Ceci dit, l’ambiance est loin d’être guindée. Elle est conviviale, chic et décontractée. Le Pro-Shop propose des articles logotés avec le fameux cerf, emblème de la maison. Certains sont réservés aux seuls membres, comme à Augusta. Et tout est à l’avenant.
Au vrai, Les Bordes a tout du Country Club à l’anglaise, ultra-privé et qualitatif. Une trentaine de cottages très cosy ont été érigés pour accueillir les invités de passage. On s’y rend en voiturette de golf, sans chichis.
Pour l’heure, le club compte seulement 150 membres, beaucoup en provenance de Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Des hommes d’affaires et quelques millionnaires mais aussi de vrais passionnés de golf, issus d’Europe (dont la Belgique) ou de la région parisienne. Le droit d’entrée est forcément onéreux. Mais quand on aime on ne compte pas. Ce n’est pas un hasard si certains membres viennent spécialement des Emirats pour se ressourcer un week-end aux Bordes en chassant le birdie sous le regard des chevreuils et des biches qui élisent volontiers résidence sur les fairways !
A terme, l’objectif est d’atteindre 500 membres et d’accentuer le côté familial. Les propriétaires cultivent, d’ailleurs, de nombreux projets pour faire du domaine un lieu incontournable pour les amoureux du sport de St.Andrews mais aussi pour une clientèle exigeante, épicurienne et amoureuse de la nature à l’état pur. Le golf conservera toute son exclusivité mais le domaine sera plus ouvert. La chaîne internationale Six Senses, qui conjugue luxe et écologie, exploitera ainsi dès 2024 un hôtel-spa cinq étoiles de 88 chambres. Les visiteurs n’auront pas accès aux deux grands parcours mais pourront jouer le Wild Piglet. Un lac de baignades, des courts de tennis et de padel, un centre d’équitation, des activités nautiques et un vaste projet immobilier d’une centaine de villas complètent le concept de ce resort pas comme les autres, appelé à grandir et à prospérer sous le regard du grand cerf.
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