Dessiné par le grand Robert Trent Jones, le parcours de Grez-Doiceau est une pure merveille. Le club cultive à la fois l’art du swing et l’art de vivre.


Œuvre de Robert Trent Jones en personne, le parcours du Royal Bercuit Golf Club est, à nul doute, l’un des plus beaux de Belgique. Sur les hauteurs de Grez-Doiceau, dans un cadre bucolique, le célèbre architecte anglo-américain a dessiné un championship course passionnant, à la fois technique, tactique et, souvent, ludique.

Trent Jones Sr. est une référence mondiale dans l’architecture de golf. Il a signé des parcours mythiques en Europe comme aux Etats-Unis. Pêle-mêle, citons Valderrama, Sotogrande, Las Brisas, Spérone, Oakland Hills, Spyglass, Oakmont ou Hazeltine. On peut difficilement présenter plus beau CV. En vérité, sa griffe est unique et reconnaissable entre mille, un peu comme celle d’un peintre ou d’un écrivain.

Un parcours magique

Au Bercuit, en 1967, Trent Jones a laissé parler son crayon au gré de ses sensations. Et, dans un environnement boisé et vallonné, il a sorti de terre un vrai joyau. Par 72 de 5.974 m (des back tees), le parcours n’est pas très long. Mais il représente un vrai test pour les joueurs de tous niveaux. Tout au long des 18 trous, il faut jouer juste, soigner ses approches et faire preuve d’une grande régularité sur des greens souvent sournois et riches de multiples plateaux. Quelques trous sont emblématiques, comme le n°5, un par 3 de 130 m (back tees) avec un dénivelé improbable et un green étroit ceinturé d’eau et de bunkers. 

En vérité, sur tous les trous, le joueur est confronté à un vrai challenge. Et il doit, chaque fois, frapper le coup juste pour ramener une bonne carte de score au club-house. « Il n’est pas nécessaire d’utiliser beaucoup le driver. L’essentiel est de poser la balle au bon endroit et de faire preuve de sagesse et de stratégie », résume Jean-Philippe Semal, administrateur du club.

Durant ses 52 ans de vie, le Bercuit a accueilli de nombreuses et grandes compétitions. Il fut, notamment, l’hôte, en 1988, de l’Open de Belgique qui faisait, à l’époque, partie de l’European Tour. Pour l’occasion, des champions du niveau de Gordon Brand, Peter Baker, Eduardo Romero, Colin Montgomerie, Sam Torrance, Ronan Rafferty, Christy O’Connor ou Jesper Parnevik foulèrent les fairways du club brabançon. Mais la victoire finale revint au jeune Jose-Maria Olazabal qui signa quatre cartes sous le par (67, 69, 64 et 69) sans quasiment sortir ses bois et en signant des coups de fers d’exception. Le club a, par ailleurs, été l’hôte de plusieurs grands rendez-vous féminins. L’European Ladies Masters s’y déroula de 1989 à 1994, à l’époque où Florence Descampe faisait partie des meilleures joueuses du monde.

Un club privé mais ouvert

Elevé au rang de « Royal » depuis deux ans, le Bercuit est souvent trop méconnu. Depuis plusieurs années, le greenkeeper Jean-Marc Dokier réalise un travail d’entretien exceptionnel. « Nous bénéficions de l’arrosage automatique sur tout le parcours. C’est un vrai privilège. Pour répondre aux normes bio les plus strictes et au décret européen qui interdit le recours aux produits phytosanitaires, nous testons en permanence de nouvelles méthodes afin de gérer au mieux nos greens. Et le terrain reste une merveille… » poursuit Jean-Philippe Semal.

Le club compte aujourd’hui 570 membres. « Et, pour leur permettre de savourer pleinement leur membership, nous ne souhaitons pas dépasser le cap des 600. »

Le Bercuit se définit, désormais, comme un club privé – mais non exclusif –, avec un esprit sportif, familial et convivial. Le conseil est d’ailleurs composé de membres très attachés à cette philosophie. Dans cet esprit, plusieurs formules ont été élaborées pour faciliter les conditions d’accès. « Le golf bouge, nous bougeons avec lui. Nous avons ainsi mis en place un package ‘‘Let’s play golf’’ qui s’adresse aux débutants et qui leur permet, notamment, de jouer très rapidement sur le parcours encadrés d’un membre. Parallèlement, grâce à notre école de jeunes pilotée par Anthony Otterström et Jonathan Davin, nous préparons l’avenir. Le club compte quatre-vingt-neuf juniors en son sein. Le ratio est très élevé. C’est bon signe. Et nous organisons aussi des journées portes ouvertes et des séances d’initiation… »

Si les membres sont, logiquement, chouchoutés, les visiteurs extérieurs sont, bien sûr, les bienvenus. Et ils regrettent rarement le déplacement. Le Domaine Bercuit dégage, il est vrai, un parfum différent. Sitôt engagé sur la petite route qui conduit au club, le golfeur se retrouve dans un autre monde, à des années-lumière du brouhaha et du stress de la ville. Sur le putting green, le chant des oiseaux donne le tempo. Et le parcours, manucuré, fait ensuite le reste.

Récemment rénové, le club-house s’inscrit dans la même philosophie épicurienne. Le restaurant, où l’on échange la carte de score contre celle du menu, fait swinguer les papilles. C’est l’une des meilleures adresses de la région. « Cette année, chaque lundi, nous proposons un tarif spécial aux visiteurs avec un green-fee et un lunch. La gastronomie fait partie intégrante de notre offre… »

Oui, le Bercuit, présidé depuis l’année passée par Eric Hermann, a tout pour plaire. Le plaisir du jeu y est élevé au rang d’art de vivre. Quadruple champion du club, Olivier Rochus est l’un de ses fidèles ambassadeurs. Il prend, aujourd’hui, autant de plaisir à y chasser le birdie qu’autrefois à réussir de belles amorties sur les courts. Tout est dit !

Infos : www.royalbercuitgolfclub.be

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