Lancée en 1953, la « Sub » a été le premier bracelet-montre de plongée au monde étanche à 100 m et équipé d’une lunette tournante pour mesurer les temps d’immersion. Une icône. Aujourd’hui, Rolex présente la nouvelle génération de son « Oyster Perpetual Submariner » qui incarne le lien historique qui l’unit à l’univers des profondeurs.


L’étanchéité d’une montre fait référence au niveau de la pression d’eau que celle-ci peut supporter. Elle n’est donc pas liée à la profondeur, une erreur assez commune. Une montre étanche doit, donc, résister à l’eau, à l’humidité mais aussi à la poussière, l’un des pires maux des mouvements mécaniques. Ce degré de résistance est indiqué (en bars, en mètres ou en atmosphères ATM) soit sur le cadran, soit au dos du boîtier. Cette notion d’étanchéité fut l’une des premières préoccupations, et sans doute le plus grand défi, de Hans Wilsdorf, le fondateur de la Manufacture des Montres Rolex SA, qui s’ingéniera dès 1914 à trouver le moyen de créer un bracelet-montre imperméable à l’humidité et à la poussière qui, en s’infiltrant à l’intérieur du boîtier, peuvent provoquer respectivement oxydation et encrassement.

Fermées comme des huitres

 La légende raconte que c’est au cours d’un dîner, en ayant toutes les peines à ouvrir des huîtres au couteau, que Wilsdorf aurait déclaré vouloir une montre aussi hermétique que ces « damnés coquillages » ! Ainsi naquit l’« Oyster » (huître en anglais), caractérisée par un système unique de lunette, de fond du boîtier et de couronne de remontoir vissés sur la carrure. Cette invention (brevetée en 1926) représente une avancée majeure dans l’histoire de l’horlogerie.

Coup génial de marketing : dans les boutiques de la marque, les montres seront présentées dans des aquariums ! Au mois de juillet de l’année suivante, la nageuse anglaise Mercedes Gleitze traverse la Manche en quinze heures quinze minutes avec une Rolex « Oyster » au poignet. A son arrivée, la montre est intacte, sans même une trace de buée. Il est important de préciser que les tests d’étanchéité sont réalisés de manière statique et en conditions froides. Cette immersion statique ne soumet pas la boîte aux fortes pressions qu’impose la dynamique de la nage. 

En 1953, Rolex présente la couronne « Twinlock », qui intègre un système breveté constitué de deux zones d’étanchéité. Le principe est perfectionné en 1970 avec l’ajout d’une zone d’étanchéité supplémentaire et donne le jour à la couronne de remontoir « Triplock ». Les aiguilles et les index sont, quant à eux, recouverts de matière luminescente, ce qui rend possible la lecture de l’heure dans la pénombre sous-marine.

L’ivresse des profondeurs

Rolex est l’une des premières marques à faire porter ses montres par des plongeurs professionnels ou par des explorateurs, afin d’en éprouver la fiabilité et de recueillir les impressions de ces personnalités d’exception et leurs suggestions d’améliorations ergonomiques ou techniques.

Ainsi, Rolex continuera à défier la pression sous-marine en perfectionnant continuellement ses montres. En 2008, la marque présente la Rolex « Deepsea », qui bénéficie d’une architecture de boîtier brevetée lui conférant une résistance à la pression régnant à 3.900 m de profondeur : le système « Ringlock ». Celui-ci combine une glace saphir légèrement bombée, un anneau de compression en acier enrichi à l’azote et un fond en alliage de titane. Cette montre de plongée extrême a notamment inspiré le modèle expérimental Rolex « Deepsea Challenge » qui, en 2012, est fixé au « bras » du submersible avec lequel James Cameron (réalisateur du film « Titanic ») est descendu dans la fosse des Mariannes. La montre, garantie étanche jusqu’à la profondeur extrême de 12.000 m, comporte toutes les innovations techniques de Rolex en matière d’étanchéité. A cette profondeur, l’anneau central du système « Ringlock » subit une contrainte équivalente à un poids de vingt tonnes ! Bon à savoir : certifier une montre à de telles profondeurs couvre non seulement son étanchéité et sa résistance à la pression mais aussi les chocs physiques et thermiques. La garantie d’étanchéité est, donc, en soi un gage de qualité et de fiabilité qui vaut pour tous les environnements.

Nouvelle génération

Cette année, Rolex présente la nouvelle génération de son « Oyster Perpetual Submariner » et de son « Oyster Perpetual Submariner Date ». Ces deux montres arborent, désormais, un boîtier redessiné et légèrement élargi à 41 mm de diamètre ainsi qu’un bracelet aux proportions revisitées. La « Submariner » est équipée du calibre 3230, dévoilé par la marque en 2020, et la « Submariner Date », du calibre 3235, mouvement qui dispose de la fonction date en plus de l’heure et qui est introduit dans la gamme « Submariner » pour la première fois. Fidèle à l’esthétique historique du modèle, la nouvelle « Submariner », en acier Oystersteel, s’habille de noir sur son cadran et sur sa lunette tournante avec disque Cerachrom. Parmi les nouvelles déclinaisons de la « Submariner Date », deux se démarquent par une configuration esthétique particulière : le cadran et la lunette tournante avec disque Cerachrom revêtent des couleurs différentes. La première – en acier Oystersteel – associe ainsi un cadran noir à une lunette verte tandis que la seconde – en or gris 18 ct – réunit un cadran noir et une lunette bleue. Et ce n’est pas parce que la « Sub » a été conçue, à l’origine, pour taquiner la faune des abysses qu’elle n’est pas portée en ville. La majorité des possesseurs d’une montre de plongée ne s’en servant jamais… dans l’eau, s’entend.     

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