« Members Only » a eu l’honneur de visiter l’usine d’une marque parmi les plus nobles du monde, Bentley. Usine ? Disons plutôt atelier car même si l’outillage qu’on y trouve est à la pointe de la technologie, tout, ou presque, y est encore fait à la main. Suivez le guide…


Regard dans le rétroviseur. A la fin des années 30, Rolls-Royce, alors propriétaire de Bentley, acquiert un champ de patates situé à Crewe, dans le nord-ouest de l’Angleterre, pour y construire une discrète usine de moteurs d’avions. Après la guerre, l’usine est réaffectée à la production automobile et le premier modèle à en sortir est la Mark VI, toute première Bentley à recevoir une carrosserie standardisée (comprenez « pas produite à l’unité par des carrossiers indépendants »).

« Un travail d’orfèvre… »

En commençant la visite, la première chose qui frappe est le silence des lieux, presque aussi absolu que celui de l’habitacle d’une Bentley. Les hommes et les femmes s’affairent calmement à l’assemblage des voitures. En effet, il n’y a pratiquement pas de robots dans cette usine : tout au plus des machines-outils que les ouvriers utilisent pour pratiquer plus efficacement leur art.  Ce n’est là que la première démonstration de la technologie qui aide l’homme au lieu de le remplacer puisque tout, absolument tout, sur les Bentley, est monté, assemblé, fixé par la main humaine.

Plus loin, à l’atelier de sellerie, la collaboration entre humain et machine est plus belle encore. Bentley ne tolérant aucune imperfection dans le grain du cuir, il revient à l’œil humain d’inspecter les peaux, dont les zones impropres, abîmées ou trop granuleuses sont marquées de fines bandes adhésives de couleur. Les peaux sont ensuite confiées à la machine, qui sait à quelle voiture elles sont destinées, qui détecte les bandes de couleur et décide comment découper au mieux les pièces de cuir pour minimiser les déchets. Enfin, ces pièces sont confiées aux artisans selliers qui, en quelques dizaines d’heures, tantôt à la machine, tantôt à la main, coudront un intérieur complet, du volant au siège, en passant par les revêtements des portières.

« Une question de philosophie »

Tradition et technologie encore dans le saint des saints : l’atelier de montage des moteurs. Les dimensions et l’équilibrage des pièces sont mesurés au laser, les corrections et le montage sont faits à la main. Les moteurs sont ensuite testés 90 minutes durant sur un banc ultramoderne et… à l’oreille car les meilleurs ouvriers sont capables de détecter 70 anomalies rien qu’en écoutant le moteur. C’est tout simplement beau !

A l’atelier de peinture, ce sont évidemment des humains qui appliquent les innombrables couches au pistolet. La couche de vernis finale est certes pulvérisée par un robot mais celui-ci a été programmé pour reproduire le mouvement d’un artisan carrossier très expérimenté.

Reste un endroit où la technologie n’a pas encore trouvé sa place : l’atelier de boiserie. Manifestement, on n’a encore rien inventé de mieux que l’œil et la main de l’homme pour sélectionner les parfaites feuilles d’essence de bois, les vernir, les polir et ainsi réaliser des compositions n’ayant rien à envier aux plus belles marqueteries des palais royaux.

Après avoir lu ceci, la prochaine fois que vous verrez ou piloterez une Bentley, ayez à l’esprit l’image de tous ces artisans méticuleux qui l’ont construite de leurs mains selon une tradition qu’il faut sauvegarder !

Members Only freelance reporter

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