Jaguar F-Pace SVR : une âme de félin

SUV, ça veut dire Sport Utility Vehicle. Mais sur ce marché ô combien foisonnant, ils sont rares à réellement mériter le S de leur appellation…

Pour le millésime 2020, Jaguar a cherché à rendre le F-Pace encore plus attractif en enrichissant la gamme de versions aux personnalités plus affirmées, positionnées de manière à ce que chacun y trouve son compte. Mais nous, c’est pour le F-Pace « absolu » que bat notre cœur : le SVR, dont l’argument principal est un V8 5 l gavé par un compresseur ! Ce moteur envoie 550 ch dans l’asphalte au travers de ses 4 roues et feule comme doit le faire un félin de ce calibre.

« Tout est fait pour que le client sache pour quoi il a payé »

Comme nous le disions, peu des SUV méritent leur S. Car il faut être conscient que la sportivité, ce n’est pas qu’une question de chiffres. C’est aussi une affaire de comportement, de ressenti et de capacité à transmettre de l’émotion. Or des SUV surpuissants annonçant le 0 à 100 km/h en moins de 5 ou 6 s, il en existe un certain nombre. Le problème est la définition même du SUV. Pour cause de poids souvent élevé, l’inertie se fait cruellement ressentir lorsqu’on attaque une route sinueuse. Si on sent que le véhicule lutte contre sa propre masse pour garder la trajectoire et, surtout, si on sent que ses freins sont sur le fil quand on les malmène, la sportivité est gâchée. Par ailleurs, pour cause de position assise élevée, la sensation même de vitesse est en général moindre que dans une voiture plus classique. En enfonçant la pédale de droite, on voit, certes, l’aiguille du tachymètre s’emballer mais côté sensations, c’est souvent le néant !

Rien de cela au volant du F-Pace, et encore moins du SVR : avec 2.070 kg à vide, le F-Pace SVR est d’abord un des plus « graciles » de sa catégorie. La masse reste, certes, assez importante mais entre l’énergie du moteur, l’agilité du châssis, la transmission intégrale qui favorise le train arrière et une direction redoutablement précise, l’impression d’inertie est presque inexistante. L’engin donne le sentiment de bondir de virage en virage sans jamais lutter contre lui-même. Et par on ne sait quel miracle, malgré une position assise de SUV, on oublie totalement qu’on conduit un SUV. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’on se sent comme dans un coupé F-Type mais on n’est pas loin de se sentir comme dans un gros break. Et ça fait déjà toute la différence !

Bref, si vous voulez un SUV capable de vous transmettre l’âme sportive que le badge prétend représenter, ne faites pas confiance à n’importe quel badge. Intéressez-vous à celui-ci. Jamais vous ne regretterez vos 102.000 € TVAC !

De nouvelles F-Pace plus sages

Pour qui est plus sensible aux qualités de luxe de Jaguar qu’aux performances pures, la nouvelle version Checkered Flag est tout indiquée. Proposée uniquement avec les moteurs 4 cylindres 2 l essence (250 ch) et diesel (180 ou 240 ch), elle met, en effet, l’accent sur une présentation précieuse, valorisante et sur un équipement de série pour le moins généreux : finition noire des ornements de carrosserie, habitacle à l’ambiance cossue, hi-fi et système multimédia haut de gamme… tout est fait pour que le client sache pour quoi il a payé, avant même de prendre la route.

Un cran au-dessus, on trouve l’autre nouvelle édition spéciale : la 300 Sport, un nom qui annonce déjà la couleur. Cette version du F-Pace s’adresse à ceux qui veulent payer pour jouir de mécaniques plus performantes. C’est écrit dessus : les versions 300 Sport tirent 300 ch d’un 4 cylindres 2 l essence ou d’un prodigieux V6 diesel bi-turbo qui met en plus dans la balance la bagatelle de 700 Nm ! Non pas que cette version soit moins généreusement équipée, au contraire. Mais sa vocation est clairement d’affirmer la sportivité, jusque dans le traitement expressif de l’habitacle.