Le meilleur paragolfeur belge a le niveau d’un pro et défie les champions valides sur les parcours. Un bel exemple.


Adem Wahbi, 22 ans, souffre d’une diplégie spastique depuis sa naissance. « En simplifiant, mon cerveau éprouve du mal à téléphoner à mes jambes. Le signal passe difficilement. Du coup, j’ai besoin d’une grande concentration pour bouger et marcher. »

Dans ce contexte, le golf l’a beaucoup aidé à repousser ses limites. C’est son meilleur médicament. C’est sa vie. « J’ai découvert ce sport tout gamin à Marrakech, en vacances. J’avais déjà pratiqué le tennis et le basket mais j’éprouvais des difficultés à courir. En golf, c’était différent. J’ai d’entrée eu de bonnes sensations. J’ai tout de suite accroché et je me suis lancé à fond. »

L’un des meilleurs paragolfeurs d’Europe

Aujourd’hui, il fait partie des meilleurs paragolfeurs d’Europe. Fort de son niveau « scratch » (niveau pro), il défie même les champions valides. « Pour moi, il n’y a pas de différence. D’ailleurs, si tout se passe bien, je vais passer professionnel dans les prochains mois. Cela me permettra, dans un premier temps, de disputer des tournois sur l’Alps Tour ou sur le Challenge Tour. La volonté est une force : elle permet de tout réaliser ! »

Il rêve, d’ailleurs, d’offrir un jour une médaille à la Belgique lors des jeux Paralympiques. « Malheureusement, le golf n’est pas encore repris au programme. Le CIO hésite à franchir le pas. J’espère que la situation évoluera dès 2028… »

Adem Wahbi accepte mal l’image souvent répandue dans le grand public du « pauvre handicapé ». « Je déteste ce mot qui inspire une forme de pitié. Il n’est pas beau. En réalité, je ne me sens pas différent. C’est pour cela que je veux prouver que je suis capable de réaliser les mêmes choses que les valides. Et même de battre les pros. Ce n’est pas de l’arrogance. C’est de l’ambition. Un peu comme si j’étais en mission. Via les réseaux sociaux, je ne cesse de porter cette parole. J’aimerais aussi faire des conférences dans ce sens dans les écoles. Dans le quartier où j’ai grandi, je suis vu comme quelqu’un de tout à fait normal. Il faudrait que cette situation devienne la règle. »

Quelque part, il veut servir de modèle et renverser les derniers tabous que véhicule encore le sport pour handicapés. Et il met tous les atouts dans son sac pour relever le défi.

Le golf lui a, en tout cas, permis de franchir plein d’étapes dans son corps et dans sa tête. Membre à Sept Fontaines, il savoure chaque moment sur les greens. « C’est un sport de fou. Il faut envoyer une balle d’un point A à un point B avec, entre les deux, plein d’obstacles et de pièges. En fait, il symbolise la vie ! »

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