Etablie depuis presque 50 ans à Morteau, la manufacture Pequignet fait (re)vivre un savoir-faire horloger qui existe dans le Jura depuis le XVIIe siècle. C’est l’une des dernières maisons de montres françaises réellement indépendantes, qui gardent la maîtrise de leurs créations et de leurs fabrications.


C’était il y a quelques années, Pequignet connaissait des difficultés financières. Au bord de la fermeture, la manufacture française a été sauvée par quatre de ses cadres : Dany Royer, Aymeric Vernhol, Bernard Espinas et Antoine Commissione. Une nouvelle équipe prête à amorcer un grand virage afin de relancer la société en donnant une nouvelle âme à l’image de la marque horlogère. Basée à Morteau depuis 1973, au cœur du massif franco-jurassien, Pequignet reste dans son bâtiment d’origine, bien qu’il ait été agrandi depuis et que de nombreux travaux aient été nécessaires à l’implantation d’un laboratoire de haute horlogerie et à la mise en place d’ateliers de production ultramodernes. Faut-il rappeler que Pequignet s’attache à une fabrication 100% française… à quelques kilomètres à peine de la frontière Suisse. « Nous sommes fiers de continuer à promouvoir des montres fabriquées en France », dit Dani Royer (…) « Nous sommes le seul calibre manufacturé français et nous sommes indépendants. Notre légèreté de structures nous donne une souplesse et de nombreuses possibilités de personnalisation, de commandes spéciales, uniques, que les grands groupes ne traitent pas sur de petites quantités. » Aujourd’hui, Pequignet (labellisée EPV, un label d’état d’Entreprise du Patrimoine Vivant qui distingue des entreprises françaises avec savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence) compte une vingtaine de salariés. La nouvelle équipe de dirigeants travaille à recentrer les collections autour de l’ADN de la marque. A savoir la montre féminine, la collection Manufacture et la ligne Horloger Créateur.  

« Calibre Royal »

Le saviez-vous ? L’horlogerie était française jusqu’à la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685. Quelque deux mille huguenots, horlogers du Roi, quittèrent alors le pays… pour s’installer en Suisse. Durant tout les XIXe et XXe siècles, l’horlogerie était jurassienne : une partie suisse, une partie française. La déferlante du quartz dans les années 70 a changé la donne. Depuis la disparition de la manufacture LIP en 1975, il n’existait plus de mouvement mécanique français. La France gardait son âme horlogère mais sans incarnation, sans manufacture. Le « Calibre Royal » de Pequignet est le seul et unique calibre français de haute horlogerie créé depuis 50 ans. Il a été conçu et réalisé dans le laboratoire créé, à l’origine, par Emile Pequignet. Lequel est « entré » en horlogerie à 16 ans. Sa force résidait dans l’audace de sa créativité. Honoré par cinq « Cadran d’Or » pour la beauté de ses collections dames, Pequignet deviendra la marque fétiche de toute une génération de femmes modernes et élégantes. Grand amoureux des chevaux, Emile Pequignet érigera la marque en ambassadrice du milieu équestre des années 1980. En 2004, il se retire des affaires. Par la suite, Pequignet a su relever le défi de créer son propre mouvement de manufacture qui, pour la première fois en France, intègre toutes ses complications horlogères dans la même platine. Le « Calibre Royal » sera salué comme exceptionnel dans ses performances, sa beauté et sa précision. Sa configuration grande date et jour, unique au monde, ainsi que son indicateur de réserve et, plus globalement, le choix d’intégration de toutes les complications dans la platine initiale sont autant de garants d’une grande fiabilité. Un système inédit assure, par la seule tige du remontoir, une précision remarquable des fonctions de remontage, mise à l’heure et autres corrections. Système exceptionnel de débrayage du système de remontage manuel lorsque la masse oscillante est en mouvement. Malgré la présence d’un système automatique de remontage, la perception lors du remontage manuel de la montre est agréable.

Un fort positionnement féminin

La marque témoigne d’un intérêt particulier pour la clientèle féminine. Elle lui consacre notamment une collection, appelée « Interchangeables », qui offre la possibilité de changer de bracelet à souhait pour s’adapter à n’importe quel look. Tour à tour romantiques, sophistiquées ou contemporaines, les montres pour femmes de Pequignet ont de quoi séduire les goûts les plus divers. Quant à la collection « Moorea » (pour dames et pour hommes), elle existe depuis 1984 et incarne une certaine expression de la « french touch », alliance subtile de sophistication et de sobriété. Issue de la passion d’Emile Pequignet pour son cheval de course, baptisé « Moorea », cette collection met en lumière la fameuse maille « Moorea », un grain d’acier articulé avec le bracelet, au dessin parfaitement identifiable. 

Infos : www.pequignet.com

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