Après la pluie, le beau temps ! Besoin de sourire, de nous sentir libres, de profiter de l’extérieur… Et quand on pense automobile, tout cela se résume en un seul terme : cabriolet !


Pas simple d’effectuer une sélection des cabriolets de légende. C’est, forcément, subjectif. Mais on s’est piqué au jeu. Vous n’y trouverez peut-être pas celui qui, à vos yeux, est le cabrio absolu et peut-être y a-t-il dans cette liste des modèles qui ne vous tireront pas plus qu’un « mouais »… Mais après tout, votre serviteur aussi a besoin de se faire plaisir en évoquant ce qu’il aime. Pardonnerez-vous cette pointe d’égoïsme ?

Porsche 911 Targa

Pour certains, une 911 découvrable n’est pas vraiment une 911. Pour d’autres, si elle est ouverte, elle ne peut l’être qu’entièrement. Mais pour nous, la 911 Targa est une icône. Lancée en 1967 pour répondre aux nouvelles normes de sécurité américaines en matière de retournement, la Targa a créé une silhouette. A l’origine, la voiture était équipée d’une lunette arrière souple qui, comme le toit, était amovible. Ce n’est qu’un an plus tard que la lunette en verre a été introduite. La « vraie » Targa a disparu un temps du catalogue 911, probablement parce que la clientèle désormais habituée aux commandes électriques ne voulait plus retirer un toit à la main. Mais grâce à un système d’escamotage automatique complexe, elle est réapparue avec la précédente génération de 911. Porsche vient d’ailleurs de présenter la version Targa de l’actuelle 911, et elle est toujours aussi belle.

Jaguar E-Type Roadster

La Jag E-Type est probablement une des plus belles voitures de tous les temps. Même Enzo Ferrari le pensait. Et s’il parlait vraisemblablement du coupé, on ne peut pas dire que le roadster soit moins sexy. Il l’est même plus à notre avis car la disparition du toit met en valeur le galbe de hanches de la voiture. Avec son capot infini, ses lignes pures et sa sonorité si expressive, l’E-Type Roadster est toujours une apparition divine qui, aujourd’hui encore, illumine la journée des petits garçons dont le père n’était même pas né quand cette Jag était en concessions. Si vous désavouez un cabrio de cette sélection, ce n’est probablement pas celui-ci.

BMW 507

Véritable légende pour les connaisseurs, cette BMW est plutôt méconnue du public, et pour cause : ce fut un flop. Alors que le constructeur prévoyait d’en envoyer aux USA par milliers, ce roadster pourtant sublime et véritablement sportif n’a été produit qu’à 252 exemplaires, entre 1956 et 1959. Il faut dire qu’à l’époque, la marque n’avait pas l’aura dont elle jouit aujourd’hui. Elle était même dans le creux de la vague, et son image ne lui permettait pas de vendre une voiture aussi chère que l’était la 507. Cet échec n’a évidemment guère aidé BMW, qui ne sortira de l’ornière qu’à la fin des années 60. Aujourd’hui, la 507 est la BMW la plus recherchée des collectionneurs, et sa cote est stratosphérique : environ 2 millions d’euros.

Bentley S2 Continental Drophead Coupe

Marque mythique s’il en est, Bentley a connu des turbulences quasiment dès sa naissance, et fut rachetée en 1931 par sa rivale absolue : Rolls-Royce. A partir de là, les Bentley ne furent plus que des versions davantage typées sport de modèles Rolls-Royce. Mais il en est une de cette ère que même les puristes considèrent comme une vraie Bentley : la S2 Continental, un imposant coupé basé sur la limousine S2, bientôt décliné à son tour en cabriolet superlatif. Pourquoi sélectionner la S2 plutôt que la S1 ou la S3 ? Nous l’avons dit, parce que c’est la préférée des puristes pour son ADN Bentley et parce que, d’après nous, c’est esthétiquement la plus élégante et la plus équilibrée de toute la famille S-Series.

Alfa Romeo Duetto

Bien sûr, pas de sélection de cabrios possible sans une Alfa Spider, ou Duetto, comme on l’appelait à ses débuts. D’accord avec vous : sa devancière, la Giulietta Spider, a plus de valeur historique. Mais la Duetto, née au cœur des années 60, est un des emblèmes de la dolce vita. Racée, sportive et, en même temps, glamour, elle est devenue le porte-drapeau de la marque puisqu’à une époque, quand on disait envisager de s’offrir « une p’tite Alfa », c’est bien de la Spider qu’on parlait, et d’aucune autre. Et même si le segment des roadsters n’est aujourd’hui plus aussi porteur qu’il ne le fut, nous sommes prêt à parier qu’Alfa verrait sa popularité remonter en flèche si une petite Spider bien foutue – ce qui n’était pas le cas des dernières générations – venait enrichir son catalogue.

Fiat 124 Spider

Avec la 500, la 124 Spider est probablement l’une des Fiat les plus connues du grand public. Lancée en 1966, elle a contribué autant que l’Alfa Spider à dessiner cette carte postale universelle de vacances à l’italienne. Mignonne, amusante à conduire, fiable et pas trop chère, la Fiat 124 Spider a été un immense carton commercial, pour la catégorie, bien sûr. Ce succès signifie qu’aujourd’hui, il reste de très nombreuses 124 Spider sur les routes. Elles sont faciles à trouver dans les petites annonces, et les prix sont très raisonnables. En clair, ceci est une légende populaire. La seule de cette sélection qui soit accessible à tous.

Mercedes 300 SL Roadster

En 1954, Mercedes donne naissance à ce qui est certainement la voiture la plus mythique de son histoire : la 300 SL Gullwing. Sa carrière commerciale durera trois ans, après quoi elle passera la main à ce qu’on peut aujourd’hui considérer comme une dynastie : la SL Roadster. Compacte, musclée et rapide, la SL Roadster est surtout chère, et séduira tout ce que le monde compte alors de célébrités et de membres du gotha. La plupart de ses descendantes ont marqué leurs époques respectives. Celle des sixties, surnommée « Pagode », celle des années 70 et 80, à la longévité exceptionnelle (1971-1989), que l’inconscient collectif retient comme la « Bobby Ewing », celle des années 90, l’une des voitures les plus technologiques de son temps… Mais aucune n’a, bien sûr, le charisme de la SL Roadster originelle.

Cadillac Eldorado Biarritz 1959

Dans la catégorie USA, vous auriez peut-être préféré la Mustang cabrio ou une Corvette. Mais quel cabriolet est plus emblématique de la démesure américaine que celui-ci ? Si nous précisons que ce modèle est de 1959, c’est parce qu’à l’époque, Cadillac modifiait le design de ses voitures chaque année. Et le millésime 59, c’est l’apogée du « too much ». C’est l’année où il y a le plus de chromes, l’année où les dimensions sont les plus imposantes et l’année où la folie des ailerons atteint des sommets, avec les fameux feux arrière en flammèches. Dès 1960, les choses sont redevenues plus raisonnables, même si tout est relatif. Voilà pourquoi la Cadillac Eldorado Biarritz 1959 est une absolue légende dans l’histoire des cabriolets.

Ferrari 250 GT Cabriolet Pininfarina

La famille 250 est de l’avis général la plus marquante de l’histoire de Ferrari. C’est d’ailleurs dans cette famille que l’on trouve la voiture la plus chère du monde, qui bat son propre record à chaque fois qu’un exemplaire apparaît dans une vente aux enchères : la 250 GTO. Cette famille a bien sûr eu droit à son cabrio, et même à plusieurs, parmi lesquels il nous est impossible de choisir. Tous sont d’une beauté à couper le souffle, tous sont équipés d’un moteur V12 aussi légendaire que la voiture elle-même et tous sont rigoureusement inaccessibles. Selon la variante, selon la conservation en état originel et selon un éventuel ancien propriétaire célèbre, une Ferrari 250 GT cabrio vaut entre 6 et 18 millions d’euros.

DS cabriolet Chapron

C’est indiscutable : la DS est une véritable légende de l’automobile, et même l’une des plus grandes. La présence ici de sa version cabrio est donc inévitable. Lancée en 1955, la DS est déjà un best-seller quand, 3 ans plus tard, le carrossier français Chapron crée pour la première fois un cabrio sur base de cette fabuleuse voiture. Son œuvre est si convaincante, si bien réalisée et si belle que le constructeur décide de l’intégrer à son catalogue officiel dès 1960. Le cabrio y restera jusqu’en 1971, et suivra bien sûr l’évolution technique de la DS. Preuve que ceci est un cabriolet de légende : c’est un des modèles automobiles les plus contrefaits qui soient. Les spécialistes disent, en effet, qu’il y a actuellement sur le marché plus de faux cabrios Chapron (des DS classiques découpées a posteriori) que d’authentiques cabrios dit « d’usine ». Un indice : s’il coûte moins de 100.000€, c’est probablement un faux, un vrai Chapron pouvant atteindre 250.000€ !

Peugeot 402 Eclipse

En bonus à notre top 10 personnel, nous vous proposons une Peugeot, mais vous conviendrez que ce n’est pas n’importe quelle Peugeot. On a tendance à croire que c’est Mercedes, avec la SLK, qui a inventé le toit rigide escamotable, en 1996. En réalité, le premier système du genre a été inventé dans les années 30 par un Français, et c’est Peugeot, avec la 402 Eclipse, qui le commercialise pour la première fois. Electrique au début, le système devient manuel après un an, et c’est peut-être ce qui explique que le principe de toit rigide escamotable ne soit plus utilisé que ponctuellement par la suite (sur la Ford Fairlane, dans les années 50, par exemple). Il faut attendre la SLK pour voir renaître l’idée de coupé-cabriolet, qui sera le type de cabrio à la mode dans les années 2010.

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