Un final en neige et glisse ! Pour son retour dans le Doubs et le Jura, le 66e Rallye Neige et Glace a généré un épilogue haletant, dopé par la poudreuse tombée en abondance lors des deux dernières étapes.


La tradition confère au rite ce doux parfum de retrouvailles fraternelles. Presque une veillée en famille. Trois ans, jour pour jour, après son dernier envol de Sochaux, le Rallye Neige et Glace a retrouvé le musée de l’Aventure Peugeot, pour le départ de sa 66e édition. Au programme : plus de 2.000 km à parcourir en l’espace de quatre étapes sur les chemins forestiers choisis avec minutie par les organisateurs le long de la frontière franco-suisse.

Après deux premières journées sèches, dont une étape de nuit pour rallier le QG de Malbuisson, le rallye est entré dans le vif du sujet avec un final haletant, tout en neige et glisse !

« Welcome to Jura ski Park ! »

Flash-back. A « Tombe la neige », succède, en boucle, « Let it snow »… Et, après deux nuits d’incantations et de supplications dans toutes les langues, le miracle s’est enfin produit ! La neige est tombée sur la Franche-Comté !

Ciel noir au-dessus de Mouthe. Un coup d’éclair fend le ciel. Coup de tonnerre sur Malbuisson, coup de blizzard sur la petite Sibérie… de France. L’orage de grêle fait place à la neige. Le tapis blanc est déroulé : après vous, on roule, on roule !

Sur la route du Jura, pour la troisième étape, les pneus clous sont de sortie. « Welcome to Jura ski Park ! » Tout schuss ou en slalom, ça passe… ou ça casse ! En tête, les 4×4 apprécient l’intégrale, même si, dans ce blanc immaculé, la navigation se fait… ton sur ton. En deux-roues, les caïds se livrent une belle bataille de boules de neige ! Insaisissables, les Sanseigne nous refont un braquage à l’italienne, laissant aux Belges le mauvais choix des armes. Les cordonniers mal chaussés s’accrochent comme ils peuvent. Mais à Arbent, à l’heure du déjeuner, les pénalités pleuvent !

Partis en pneus neige dans la première ZR de la journée, Yves Deflandre et Eddy Gully avaient chaussé des Sisteron pour la suite de la matinée. Mauvaise pioche car dans la poudreuse, le quadruple vainqueur de l’épreuve concède plus de 50 points avant le déjeuner, où l’assistance chausse la Porsche de Burzet. Alors qu’il espérait pouvoir reprendre des points durant l’après-midi, l’équipage belge est stoppé net à Saint-Claude par un bris de câble d’embrayage, concédant cette fois pas mal de temps sur la liaison menant vers les trois ultimes zones de régularité. « Ce midi, je savais que nous ne pourrions pas reprendre les points perdus le matin suite à notre mauvaise stratégie au niveau des pneumatiques », lance notre compatriote un peu dépité. « Devant, les Sanseigne sont impressionnants. Ils ne commettent pas la moindre erreur. Ils sont chez eux ! S’ils roulaient à Spa, ce serait peut-être différent. Le bris du câble d’embrayage cet après-midi nous coûte encore quelques points. Pour nous, il s’agit maintenant surtout de sauver notre troisième place sur le podium. »

« Ce virage, on va le rebaptiser…Deflandre ! »

Une place qui échappe finalement à notre compatriote, suite à une sortie de route, sur l’avant-dernière ZR du rallye, précisément dans le même virage (mais en sens inverse) où, voici trois ans, il avait perdu le titre. « Ce virage, on va le rebaptiser ‘Deflandre’ », ponctue le pilote liégeois, quadruple vainqueur de l’épreuve.

Le malheur des uns faisant souvent le bonheur des autres, c’est, du coup, l’Anversois Guino Kenis et sa BMW 325i qui se hissent sur le podium final derrière la famille Sanseigne où Romulad (Fiat Cinquecento) avait finalement eu le dernier mot sur son oncle Joël (Autobianchi) au terme d’un rallye mené tambour battant par les petites italiennes.

« Depuis que la neige est tombée, je me suis vraiment régalé avec ma BMW de série ! » explique Guino Kenis. « Deuxième l’an dernier dans le Vercors, troisième cette année dans le Doubs et le Jura : il va falloir que je revienne l’année prochaine pour l’emporter, même si dans l’état actuel du règlement, les petites Fiat et autres Autobianchi des pilotes locaux seront vraiment difficiles à battre… »

Quant au mot de la fin, c’est bien évidemment à Patrick Zaniroli, l’organisateur de l’épreuve, qu’il revenait au terme d’une 66e édition renouant clairement avec la tradition. « La neige tombée en abondance durant les deux dernières journées nous a offert un final de toute beauté. Deux étapes de rêve avec de la glisse à volonté. Côté sportif, la bagarre a été intense dans chacune des catégories. En deux-roues, les Sanseigne ont franchement dominé le peloton des favoris et ils signent un doublé familial exceptionnel devant les meilleurs équipages belges. Dans chacune des catégories, il aura fallu attendre les toutes dernières ZR pour voir la victoire finale se dessiner. Bravo à l’ensemble des équipages qui ont fait preuve d’un engagement sans retenue et qui nous ont offert une édition mémorable… »

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