Fondé en 1929, le célèbre palace de Cannes, désormais griffé Hyatt, s’est refait une nouvelle jeunesse. Tout de luxe habillé, il a conservé son ADN d’hier tout en regardant vers l’avenir.


Il suffit de prononcer son nom pour illuminer les regards. Le « Martinez », hôtel iconique de Cannes, est entré dans le langage courant. Il fait partie intégrante de la légende des palaces. Il symbolise la magie de la Croisette, le luxe à la française, l’élégance et la dolce vita de la Riviera. C’est son ADN depuis sa naissance, en 1929. Et rien n’a changé aujourd’hui. Récemment rénové et intégré au sein de la prestigieuse marque « The Unbound Collections by Hyatt », il entame un nouveau chapitre de son histoire. Encore plus près des étoiles.

Le coup de cœur de lord Henry

Flash-back. Zoom arrière. L’histoire de Cannes commence en 1834. Lord Henry Brougham and Vaux, grand chancelier d’Angleterre, entreprend alors un long voyage vers l’Italie et est contraint de faire une halte dans un petit village de pêcheurs du sud de la France : Cannes. Il tombe aussitôt sous le charme de ce petit coin de paradis azuréen, s’y installe un peu plus tard et incite de nombreux aristocrates anglais à se laisser tenter par la douceur de vivre des lieux, notamment en hiver.

Rapidement, l’endroit devient très couru avec la création de nombreuses belles résidences secondaires aux quatre coins de la ville. La première plage privée voit le jour en 1866 et accélère le succès d’une station où le bord de mer, balisé par les palmiers, est élevé au rang d’art de vivre. Sous le soleil, exactement.

Emmanuel Martinez

Au 73 boulevard de la Croisette, l’ancienne villa « La Coquette », rachetée en 1874 par le roi de Naples en exil, François II de Bourbon des Deux-Siciles, se transforme en Villa Marie-Thérèse. Haut lieu des mondanités sous la IIIe République (1870-1914), elle signe sa renaissance grâce à Emmanuel Martinez, un homme d’affaires originaire de Palerme.

Issu d’une famille noble espagnole par sa mère et fils d’un baron italien, cet entrepreneur a construit sa fortune dans l’hôtellerie de luxe, notamment sur Piccadilly, à Londres. En 1909, il quitte les bords de la Tamise pour les eaux de la Méditerranée et devient président de la Société des Grands Hôtels de Cannes. En rachetant la Villa Marie-Thérèse, il a pour objectif de créer le plus grand palace de la Côte d’Azur. Ainsi dit, ainsi fait. Le 1er décembre 1927, le chantier du « Martinez » – nom éponyme – est lancé. Quatorze mois de travaux dirigés par l’architecte Charles Palmero nécessitent la mise en place de 490 pieux et le déversement de 490 mètres cubes de béton armé pour ériger un bâtiment de sept étages déroulant une façade d’une centaine de mètres. Le 17 février 1929, alors que l’économie mondiale bat de l’aile sous le poids de la Grande Dépression, l’« Hôtel Martinez » est officiellement inauguré ! C’est le début d’une fabuleuse aventure…

La magie de la Croisette

Au fil des ans, la notoriété de Cannes s’intensifie. Longtemps courtisée pour sa saison d’hiver, la station devient également tendance en été. Et le « Martinez » surfe sur la même vague, portée par sa nouvelle notoriété de véritable palace. Les Années folles sont celles de la joie de vivre, des grandes soirées extravagantes, du défilé des cabriolets dans la majestueuse cour d’entrée. La magie de la Croisette dans toute sa splendeur. Le mythe Martinez dans tous ses états.

Après la Deuxième Guerre mondiale, le Festival du Cinéma fait plus que jamais de Cannes « the place to be ». Comme il se doit, le « Martinez » n’a, depuis, cessé d’accueillir les plus grandes stars du 7e art, ravis d’élire résidence sous des lambris aussi prestigieux.

Le livre d’or de l’hôtel est un véritable trésor. Y figurent les signatures des plus grandes légendes du grand écran, de Woody Allen à Steven Spielberg, en passant par Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Quentin Tarantino ou David Lynch. Mais aussi de nombreux chefs d’Etat et des personnages illustres du XXe siècle, de Paul Valéry à André Citroën, du duc de Montgomery à La Belle Otero.

Une destination dans la destination

En vérité, depuis sa naissance, l’« Hôtel Martinez » n’a cessé d’évoluer. Sans jamais renier son passé, il s’est toujours mis au goût du jour en visant l’excellence. C’est plus que jamais le cas aujourd’hui. Propriété du groupe qatari Constellation Hotels Holding et géré par Hyatt Hotels & Corporation, il a été entièrement rénové en 2018.  Et affiche au grand jour son aura et sa splendeur, offrant à sa fidèle clientèle une véritable expérience au cœur de 40.000 mètres carrés d’espaces dédiés au grand luxe, façon Riviera. « Quelque part, le ‘Martinez’ est désormais une destination dans la destination. Il fait, bien sûr, partie intégrante de l’histoire de Cannes et de la Croisette. C’est un vaisseau amiral. Mais, en même temps, c’est un lieu unique et préservé qui propose à ses clients une parenthèse enchantée, un petit coin de paradis avec un spa, une piscine extérieure, une plage privée, une offre gastronomique exceptionnelle et un service personnalisé. Le tout dans une ambiance très qualitative, chic et décontractée », résume Michel Cottray, le General Manager.

Avec vue sur la grande bleue

Et c’est vrai : au « Martinez », on se sent sur un petit nuage, presque en apesanteur. Dès la porte d’entrée monumentale franchie, le lobby, marbré de blanc, a conservé, intact, son esprit Art déco d’origine. Un lustre grandiose, réinterprétation du style des années 30, irradie tout l’espace d’une lumière dorée. Le ton est donné.

Modernes, spacieuses, les 410 chambres et suites ont l’esprit marin avec, souvent, une vue plongeante sur la grande bleue, les îles Lérins et l’île Sainte-Marguerite. Bluffant. Le client est accueilli dans un écrin de meubles laqués blancs, rehaussés de touches colorées bleu clair ou jaune évocatrices de l’univers de la mer et du soleil. Toutes de marbre habillées, les salles de bains dégagent le même esprit immaculé. Luxe, calme et volupté !

Et tout est à l’avenant. Jusqu’à la fameuse suite panoramique du septième étage, baptisée « Isabelle Huppert », en hommage à l’actrice française. Avec une superficie de plus de 1.250 mètres carrés, c’est l’une des plus grandes d’Europe. Elle permet d’admirer la baie de Cannes à 180 degrés. Inutile de préciser que durant le Festival, ce penthouse unique en son genre n’a pas de prix ! 

« L’Oasis »

Vivre pleinement l’expérience du « Hyatt Martinez », c’est se laisser guider par l’air du temps et savourer le moment. « L’Oasis » est le nouvel espace dédié au bien-être. Véritable havre de paix situé à l’abri des regards, c’est une sorte de jardin d’Eden parfumé d’essences du Sud. La piscine extérieure est chauffée toute l’année. Un must avec, en filigrane, l’incontournable sieste au soleil.

Un peu plus loin, tout près de la salle de fitness, « L’Oasis Spa by Carita » s’inscrit dans le même esprit hédoniste. Sur un espace de 600 mètres carrés ouvert sur le jardin, une gamme de soins innovants et sur mesure est proposée à la carte avec, en toile de fond, une expertise très pointue. L’offre comprend un salon de coiffure, un barbier et sept salles de massage pour des rituels signatures, griffés Carita. Pour déconnecter, se ressourcer et faire le plein d’ondes positives, dans un cadre de rêve, il n’y a pas meilleur plan.

La griffe Jean Imbert

Grâce à Jean Imbert, la gastronomie est un autre atout essentiel du « nouveau Martinez ». Après avoir fait les délices du « Plaza Athénée », ce chef d’exception, considéré comme l’un des Français les plus influents du monde, a pris les rênes des fourneaux du palace azuréen en mai 2023, comblant un rêve de gosse.

Il a concrétisé son premier projet avec l’ouverture de « La Plage du Martinez » lors du dernier Festival de Cannes. Les pieds dans l’eau, ou presque, l’endroit est une véritable invitation épicurienne avec le bruit des vagues en fond sonore. Dans une ambiance 100% Riviera, la carte met à l’honneur une cuisine traditionnelle et de partage avec une mise en avant des produits locaux et de saison : focaccia vitello, tomates Ananas, poulpe, dorade, rouget, côtelettes d’agneau, melon givré et tiramisu glacé. Rien que du bonheur dans l’assiette ! Et, comme il se doit, les convives sont installés sur des « Director Chairs » portant le nom d’acteurs et de réalisateurs célèbres. S’il fait preuve de paresse, le client peut même assouvir son appétit via une carte plus légère proposée sur les lits ultra-confortables disposés sur le sable !

« Le Sud » est l’autre centre névralgique pour la restauration. Ouvert également vers l’extérieur et doté d’une magnifique terrasse-jardin, cet espace se transforme, au fil des heures, pour accueillir, pêle-mêle, le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. Et plus si affinités. Situé au cœur de l’hôtel, c’est un haut lieu de la vie de la Croisette qui renoue ainsi avec l’esprit convivial et joyeux des Années folles dans un cadre élégant et contemporain. La carte est également d’inspiration méditerranéenne avec, bien sûr, la touche incomparable du chef. Et que dire du brunch dominical qui, entre 13h et 15h, régale les papilles avec un buffet d’exception, à base de crustacés, de homards et de quelques plats chauds servis à table, à l’ombre des palmiers.

Prochain challenge pour Jean Imbert : la réouverture de « La Palme d’Or », l’adresse de haute gastronomie que Tout-Cannes attend. C’est prévu pour le printemps…

Indémodable

Oui, le « Martinez » a précieusement conservé son âme d’autrefois. Il fascine le passant, à l’image des Ferrari, Bentley et autres Porsche déposées négligemment chez les voituriers. Il répond, surtout, à un état d’esprit préservé tout au long de son histoire et que le groupe Hyatt, qui pilote l’hôtel depuis 2013, magnifie de la plus belle façon grâce à son savoir-faire et à son expérience.

« Notre clientèle est internationale. Elle vient d’Europe, des Etats-Unis, du Moyen-Orient. Et la Belgique est, pour nous, un marché historiquement très important », précise Michel Cottray qui a, durant plusieurs années, dirigé le « Wiltcher’s Steingenberger », à Bruxelles, et qui sait combien les citoyens du Plat Pays sont des amoureux de la Côte d’Azur.

Et la magie de Cannes, station balnéaire toujours en mouvement et récemment élevée au rang de meilleure station d’Europe, fait le reste ! « Ici, le climat est très agréable toute l’année, même en hiver. La ville est en permanence animée avec, en toile de fond, des congrès et des événements internationaux. Et, sous l’impulsion du maire, de nombreux projets sont en chantier pour rendre la Croisette encore plus fascinante pour les visiteurs… »

Qu’on se le dise : le « Martinez » a de beaux jours devant lui. Parce que l’art de vivre – et de bien vivre – est indémodable.

Members Only partner and editor

Comments are closed.