Sur les bords du lac de Côme, le mythique palace, estampillé Leading Hotels of the World, est une invitation à la dolce vita. Réservé aux épicuriens.


C’est l’un des palaces les plus renommés et prestigieux d’Italie. La Villa d’Este, située à Cernobbio, sur les rives du lac de Côme, est bien davantage qu’un hôtel. C’est un palais dont l’histoire dégage un petit parfum de roman. C’est un havre de paix niché dans un décor de rêve. C’est un lieu de vie exclusif et réservé aux seuls épicuriens. Bref, c’est une escale magique pour savourer la dolce vita dans ce coin d’Italie où le temps semble s’arrêter.

Autrefois, la Villa était un…couvent. Le cardinal Tolomelio Gallio en fit sa résidence de villégiature en 1568. Après être passé entre les mains de divers aristocrates (dont le sulfureux marquis de Calderara), le « palazzio » devint, en 1815, la propriété de Caroline de Brunswick, épouse du futur roi Georges IV d’Angleterre. C’est à ce moment qu’il prit pour nom Villa d’Este, en hommage aux origines supposées de la reine avec la célèbre Maison d’Este.  Depuis 1873, l’établissement  est devenu l’hôtel le plus emblématique et élégant du lac de Côme. La « grande dame », comme on la surnomme. Luxe, calme et volupté…

« Je ne connais de contrée plus manifestement bénie du ciel »

Le lac de Côme, qui jouxte la frontière suisse, est une région où il fait bon poser à la fois ses valises et ses soucis. Tout, ici, respire la tranquillité et l’art de vivre. Qu’il fait bon flâner dans les ruelles typiques de la petite ville de Côme, prendre un verre de chianti sur la place du Duomo ou un capuccino sur les nombreuses terrasses, face à l’azur du plus grand lac d’Italie (170km de rives). Qu’il est agréable,  aussi,  d’emprunter les petits ou grands bateaux à moteurs pour découvrir la beauté des villages typiques (Bellagio, Torno, Varenna, Menaggio,…) perchés à flanc de montagne. « Je ne connais de contrée plus manifestement bénie du ciel » écrivait Franz Liszt, tombé amoureux des paysages lumineux et féeriques.

Ce n’est pas un hasard si de nombreux « grands » de ce monde ont toujours aimé s’y ressourcer, loin du brouhaha de Milan, distant à peine d’une quarantaine de kilomètres. Des rois, des princes, des artistes et, surtout, des stars de cinéma. De nombreux films – dont Star Wars II et Casino Royale – y ont été tournés, faisant de Côme une réplique bucolique et virtuelle de Hollywood. George Clooney a même élu résidence à la villa L’Oleandra, lieu de pèlerinage que que les touristes scrutent désormais avec une rare curiosité !

Un vrai palace

L’hôtel Villa d’Este, palace à nul autre pareil, est le lieu de séjour attitré de cette jet-set en quête de discrétion élégante. Bruce Springsteen, Madonna, Robert de Niro, Kenneth Branagh sont des clients réguliers. Ils ont pris la relève de Frank Sinatra, Ava Garner, Rita Hayworth, Orson Welles, Michael Douglas, Catherine Zeta-Jones, Sharon Stone, Onassis ou la Callas, habitués de la Maison.

Membre historique et emblématique des « Leading Hotels of the World », la Villa d’Este ne se raconte pas de l’extérieur. Elle se vit de l’intérieur. Un peu, beaucoup, à la folie. Sitôt ouvertes, les grilles de l’entrée, le visiteur entre dans un autre monde.

Le jardin, parc paysager de 10 hectares, est déjà une invitation aux rêves avec ses cascades, ses pins centenaires, ses rhododendrons et ses jasmins. Ici, comme dans le poème de Baudelaire, les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Et, un peu plus loin, c’est le lac qui invite aux délices du farniente. Il est omniprésent et d’une incomparable beauté, surtout lorsque s’y reflètent les rayons du soleil.

L’hôtel compte 78 chambres, 67 juniors suites et 7 suites. Toutes sont décorées de façon personnalisée avec un mobilier d’époque, des rideaux en brocart de soie, des draps en lin, une salle de bain en marbre et des tableaux qui en font un véritable musée virtuel. Chaque détail est soigné avec, en toile de fond, un service sur-mesure, dans le plus pur esprit des vrais palaces étoilés. Plusieurs villas (de 4 à 6 chambres) érigées en dehors de l’établissement principal complètent l’offre à destination de familles ou de groupes souhaitant un séjour plus privatisé. Des majordomes se chargent, bien sûr, de l’intendance.

Côté lac

Aux beaux jours, c’est côté lac que tout se passe ! La piscine flottante est installée quasiment sur l’eau, un peu dans l’esprit des Maldives. C’est bluffant. Le midi, on se laisse volontiers tenter  par une salade ou un léger plat de pâtes sur la terrasse ombragée. Le soir, à l’heure du dîner, on réserve au Grill ou à La Veranda, le vénérable restaurant gastronomique où le port de la cravate est obligatoire et où les maîtres d’hôtel et les sommeliers improvisent de véritables ballets. Dans les cuisines entièrement rénovées, le Chef Michele Zambanini régente les grandes manœuvres  et récite les meilleures recettes italiennes dans un hymne aux beaux produits de la région. Il y a même un préposé pour le seul tiramisu-maison : une tuerie !

Et tout est à l’avenant. A la Villa d’Este, on se laisse guider par l’instinct du moment. Balade en Riva, partie de tennis ou de squash, ski nautique : il ne manque rien. Spa, piscine intérieure, Beauty Center avec des produits exclusifs, fitness : le client est chouchouté comme un hôte d’exception. Le must est de faire une halte au salon de coiffure-bonbonnière de Pierre et Lilo. L’endroit, avec son casque à mise en plis des années soixante, a vu défiler tout le gotha international. C’est décoiffant !

Un golf de référence

Le golfeur n’est pas oublié, of course ! Dans l’enceinte même de l’hôtel, il pourra déjà soigner son swing sur le simulateur installé près de la salle de fitness. Et, à quelques kilomètres du palace, il posera avec plaisir sa balle sur le tee n°1 du Circolo Golf Villa d’Este, sur les hauteurs du lac de Montofarno.

Dessiné en 1926 par Peter Gannon, le Club avait, autrefois, les mêmes propriétaires que l’hôtel. Il a désormais pris son indépendance mais a évidemment conservé des liens étroits avec son ancienne Maison-mère !

Le parcours, manucuré, n’est pas très long (par 69 de 5727 mètres) mais il s’avère redoutable. Pour ramener une belle carte de score au magnifique Club House, le joueur devra faire preuve d’une grande précision et, souvent, préférer sagement le fer au bois. Fairways étroits balisés et pentus par des arbres, bunkers savamment placés, greens ondulés : les pièges sont nombreux et redoutables.

Club historique et réputé, le Villa d’Este a accueilli de nombreux tournois internationaux et des golfeurs célèbres. Dans le livre d’or, on remarque notamment les photos des rois Léopold IIII et Baudouin Ier. Alphonse XIII d’Espagne et Constantin de Grèce figurent également en bonne place, tout comme les acteurs américains Clark Gable et Bing Crosby.

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