Yves Deflandre a remporté une épreuve largement dominée par les pilotes belges et marquée par le bonheur des amoureux de l’automobile de se retrouver après la pandémie.


Sortez les piolets, les cordes et les mousquetons ! Ce 5e Trophée des Alpes, digne héritier du Rallye des Alpes et de la Coupe des Alpes, s’annonçait plus sportif que jamais. En recentrant le podium de départ et d’arrivée au Grand-Bornand, Zaniroli Racing Classic a voulu réduire drastiquement les longues liaisons inintéressantes pour un rallye pur plaisir. Avec plus de mille kilomètres, pas moins de 35 ZR (Zones de Régularité) et quelque 38 cols à franchir en l’espace de 4 jours, les équipages ont eu fort à faire.

Autant dire que l’organisateur, Patrick Zaniroli, était un homme heureux ! « C’est un grand soulagement de pouvoir relancer nos épreuves après plus d’un an et demi d’arrêt d’activité suite à la pandémie de coronavirus. Nous sommes également très heureux de retrouver l’ensemble des équipages qui nous restent fidèles après une si longue période de difficultés pour tout le monde », soulignait l’ancien vainqueur et organisateur du Paris-Dakar. « Avec un départ et une arrivée ici au Grand-Bornand, nous avons voulu recentrer l’épreuve au cœur des Alpes. Nous avons gagné 400 kilomètres de liaison pour offrir un rallye plus rythmé et plus dense. Plus sportif aussi avec 1.045 kilomètres à parcourir en l’espace de 4 étapes. »

Deflandre-Piret imperméables

Partis trois jours plus tôt du Grand-Bornand avec l’étiquette de favoris, Yves Deflandre et Jean-Marc Piret, les tenants du titre, n’ont pas failli à leur réputation. Après quatre étapes intenses, plus de 1.000 kilomètres et quelque 38 cols franchis, le duo belge a fait preuve d’une force tranquille peu commune. A peine déstabilisés au soir de la première étape, dominée par trois équipages français, les Belges ont repris les choses en main lors des deux étapes reines dans les Hautes-Alpes. A tel point qu’au départ de Brides-les-Bains, pour le quatrième volet ramenant l’ensemble de la caravane au pied du col des Aravis, ils n’étaient plus que trois équipages bien de chez nous à pouvoir se partager les lauriers. Un sprint final belgo-belge négocié en deux langues et, qui plus est, sous une drache certifiée conforme ! Imperméables à la pression, Deflandre et Piret (Porsche 944 n°1) ont finalement devancé Michel Decremer et Patrick Lienne (Opel Ascona 2000 n°17), André Lamotte et Joseph Pollet (Lancia Fulvia n°8) complétant ce podium final 100% belge.

Yves Deflandre devient le champion toutes catégories des épreuves de régularité. Vainqueur en 2017, deuxième en 2018, lauréat en 2019 et cette année, notre compatriote s’offre donc une troisième victoire retentissante sur ce Trophée des Alpes, véritable épreuve de référence en la matière. Ajoutez-y ses quatre victoires au Rallye Neige et Glace, et vous comprendrez mieux pourquoi nos voisins l’affublent déjà du surnom de « Cannibale » ! « Chez nous, la seule pression que nous connaissons, elle est dans nos verres », souriait le pilote de Beaufays sur un podium final noyé sous la pluie et le champagne. « Non, plus sérieusement, je crois que ce fut la victoire la plus disputée sur ce Trophée des Alpes. Nous nous tenions en quelques points durant quatre jours, ce qui veut dire que tout pouvait basculer à la moindre petite erreur ou au plus petit incident ! Cela me fait également plaisir d’avoir pu remporter ces trois victoires sur trois voitures différentes et avec trois équipiers différents… »

CONCOURS D’ALPINISME AUTOMOBILE 

Les routes goudronnées, les tunnels et les passages de col apparaissent aujourd’hui comme des parcours évidents. Leur construction exigea pourtant un travail colossal et puise son origine dans la stratégie militaire face au voisin italien ayant rejoint l’Allemagne et l’Autriche dans la Triple Alliance, à la fin du XIXe siècle. Après avoir organisé, dès 1904, un concours d’Alpinisme Automobile, le Touring-Club de France rêve d’une route relient Evian à Nice côtoyant les glaciers et les précipices, sinuant le long des champs de neige et surprenant les torrents à leur source. La Route des Alpes est née ! Longue de 615 kilomètres avec 10.675 mètres d’altitude cumulée et pas moins de huit cols, cette nouvelle route est plus haute que celle du Stelvio (2.759 m.), dans le Tyrol, et plus belle que les routes postales suisses et relie les deux grandes capitales du tourisme d’été et d’hiver.

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