La proëtte anversoise avait réussi un début de saison fantastique avant l’arrêt des compétitions sur le Ladies European Tour.


Qu’on se le dise : au plus haut niveau, le golf belge se décline aussi au féminin. La preuve avec la championne professionnelle Manon De Roey, 28 ans, qui a débuté la saison sur les chapeaux de roues avec trois Top 10 successifs sur le Ladies European Tour avant que celui-ci ne soit arrêté en raison de la crise Covid-19. « J’ai l’impression d’avoir franchi un cap et d’être dans une spirale ascendante », confie la joueuse anversoise, des étincelles plein les yeux.

Enfant de la balle, Manon a débuté le golf à l’âge de 12 ans, à Brasschaat, guidée par son papa et par son frère. Le swing dans la peau, elle brûle ensuite les étapes dans les catégories d’âge, collectionnant les victoires chez les juniores au sein de son club de Rinkven. « Parallèlement, je jouais aussi au hockey sous les couleurs du Royal Antwerp. Mais après avoir un moment hésité, j’ai préféré le driver au stick… »

Passée par la Topsport School d’Hasselt, qui forme tant de champions sportifs flamands, elle bénéficie à 18 ans d’une bourse pour continuer ses études à l’université américaine de New Mexico. « J’ai suivi les cours de psychologie et, en même temps, j’ai perfectionné mon golf avec les élites US dans un encadrement très pointu. C’était une expérience fantastique ! »

Le déclic Vanmeerbeek

Son diplôme en poche, elle se lance, en 2015, dans  la carrière de joueuse professionnelle. Un vrai défi sur tous les plans. « Je suis partie du bas de l’échelle. Ce n’était pas évident. C’était une nouvelle vie de nomade. Au début, j’ai ramé… »

Depuis un an, les résultats sont heureusement au rendez-vous. « J’ai la chance de travailler avec Michel Vanmeerbeek, le coach de Nicolas Colsaerts et de Thomas Detry. Il a rendu mon golf plus facile, plus intuitif, plus performant. Quelque part, il m’a libérée et m’a donné confiance. Il m’a transmis toute son expérience du haut niveau. Et je bosse aussi avec Jérôme Theunis pour le putting et le petit jeu. J’ai l’impression de progresser chaque jour… »

Avec des drives qui dépassent souvent les 250 m, Manon est l’une des meilleures frappeuses. Certains lui prédisent déjà une carrière sur le circuit américain du LPGA Tour. « Mais chaque chose en son temps. Je ne suis pas encore prête pour me lancer dans une telle aventure. Cette année, j’espère remporter mon premier tournoi en Europe. Après, il sera temps d’évaluer la situation ! » poursuit la demoiselle de Schilde, très appréciée sur le circuit pour sa bonne humeur communicative.

Le golf féminin ne propose évidemment pas les mêmes prizes money que son homologue masculin. Loin s’en faut. « Une saison complète sur le Tour me coûte environ 80.000 euros en frais de voyages, de logement et de restauration. Et, l’an passé, j’ai à peine gagné 50.000 euros. Heureusement, je peux compter, depuis le début de ma carrière, sur l’aide des fédérations et sur le soutien de sponsors fidèles pour nouer les deux bouts… »

Tokyo 2021 !

L’annulation de plusieurs tournois en raison de la pandémie de coronavirus a freiné sa folle marche en avant. Elle aurait aimé, cet été, participer à ses premiers tournois du Grand Chelem et aux jeux Olympiques de Tokyo. Le calendrier a été chamboulé et tout a été reporté. « Ce n’est donc que partie remise ! Mon début de saison m’a confirmé que je pouvais désormais lutter avec les meilleures. J’aurais même pu gagner le tournoi de Dubbo, en Australie. J’étais en tête au départ du dernier tour mais je n’ai pas réussi à conserver mon avance. Sur le coup, j’étais très déçue. Mais j’ai vite positivé. Le golf est une école de patience et d’humilité. »

Manon a le même âge que Thomas Pieters. « Chez les jeunes, nous avons d’ailleurs participé souvent aux mêmes compétitions. On se motivait l’un l’autre. Il me sert d’exemple à suivre et j’espère signer la même carrière que lui… »

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