Quels sont les plus beaux parcours du monde ? Nos confrères américains de « Golf Magazine » ont établi une hiérarchie forcément subjective. Mais qui fait rêver !


Il est très délicat d’établir une hiérarchie des plus beaux parcours de golf du monde. Les critères sont forcément subjectifs. Pour les uns, il est important de mettre en avant le décor scénique, les vues, l’environnement. Pour les autres, il est essentiel de privilégier le dessin et la difficulté des trous. A l’arrivée, comme en gastronomie, les goûts et les couleurs ne se discutent pas !

Cela n’empêche pas, traditionnellement, nos confrères américains de « Golf Magazine » d’établir un classement des cent plus beaux parcours du monde. Un peu à la façon du « Guide Michelin ». Le jury, composé de grands spécialistes, fait référence.  Nous vous proposons de découvrir le top 10. Il dégage clairement un parfum made in USA même si quelques clubs britanniques ont réussi à se glisser dans la place !


1. Pine Valley (New Jersey)

Œuvre de George Crump et de Harry Colt en 1914, ce parcours dessiné dans la forêt, en banlieue de Philadelphie, est une pure merveille avec ses fairways étroits, ses greens modelés et ses bunkers aux allures de sculptures. C’est le n°1 par excellence. Le club fait partie des cercles les plus privés des Etats-Unis. Seuls les membres y ont droit de jeu, d’avril à octobre. Le montant de la cotisation est tenu secret. Ils peuvent inviter occasionnellement un joueur extérieur. Mais les femmes n’ont accès au parcours que le dimanche après midi !

2. Cypress Point (Californie)

A un swing du légendaire Pebble Beach, c’est le parcours préféré de Nicolas Colsaerts. Griffé par l’architecte britannique Alister MacKenzie et balisé par les vagues de l’océan Pacifique, il est d’une incomparable beauté naturelle. Un vrai petit coin de paradis où les joueurs croisent goélands, phoques, otaries et mouettes. Les quatorze premiers trous serpentent près des dunes, les quatre derniers, le long des falaises. Bluffant. Là également le club est aussi fermé qu’une huître et n’accepte pas les green-fees.

3. Andrews (Ecosse)

Berceau du golf, le Old Course, né à la fin du XVIIIe siècle, est évidemment incontournable aux yeux de tous les puristes. Dessiné sur les dunes, sans l’aide d’aucun architecte, c’est à la fois la référence ultime et un musée à ciel ouvert. Tout, ici, respire le golf. Du starter, qui clame le nom de chaque joueur sur le tee, aux caddies pur jus qui portent les sacs et décryptent les lignes. Ouvert aux quatre vents, ce links à l’ancienne est un vrai lieu de pèlerinage pour tous les fidèles. Le green-fee est, certes, onéreux (environ 250 euros) mais l’expérience est forcément unique.

 

4. Shinnecock Hills (New York)

A Long Island, près de Big Apple, voici un vrai « classique » qui a déjà accueilli de nombreux grands tournois internationaux, dont cinq US Open depuis 1986. Très challenging, exposé au vent, tapissé d’énormes bunkers, le parcours, imaginé en 1895 par Willie Dunn et rénové en 1937 par William Flynn, a des airs de links. Magique mais réservé aux riches New-Yorkais !

5. National Golf Links of America (New York)

Toujours à Long Island, ce parcours de bord de mer date de 1908 et dégage un vrai et subtil parfum écossais. Sur certains trous, l’architecte Charles B. Macdonald s’est d’ailleurs ouvertement inspiré du Old Course de St.Andrews ou du North Berwick. Manucuré, l’endroit est bluffant et tout aussi exclusif que Shinnecock Hills, son voisin. Mais, là aussi, mieux vaut avoir un portefeuille bien garni pour oser pousser la porte du secrétariat.

6. Royal County Down (Irlande)

Souvent considéré comme le plus beau parcours britannique, ce links irlandais ne se raconte pas. Il se joue. Un peu, beaucoup, à la folie ! Créé en 1889 par Old Tom Morris dans un cadre d’une rare beauté naturelle, près de Newcastle, County Down respire la magie avec ses dunes de sable et de gazon, ses profonds « pot » bunkers, ses greens surélevés et ses vues à couper le souffle sur la baie. Le lieu vaut absolument le détour même si, à la belle saison, le green-fee dépasse les 200 livres. Le recours au caddie est vivement conseillé pour lire les lignes et retrouver sa balle dans le rough !

7. Royal Melbourne (Australie)

Certains en font régulièrement le plus beau parcours du monde. Théâtre de nombreuses grandes compétitions (dont la récente Presidents Cup), ce parkland est, il est vrai, un pur joyau de la Couronne. D’apparence facile, dénué de tout obstacle d’eau, il représente en réalité un vrai défi stratégique, tant il faut jouer juste pour ramener une belle carte de score au club-house. C’est le golf à l’état pur, sans artifices inutiles, avec des greens très rapides. Un régal à savourer sans modération.

8. Oakmont (Pennsylvanie)

Cet « inland » historique fait partie des incontournables du paysage golfique américain. Fondé en 1903, il a été l’hôte de neuf US Open, dont le dernier remporté en 2016 par Dustin Johnson. Long et difficile, il représente un test grandeur nature, y compris pour les très bons joueurs. De nombreux grands champions ont souvent perdu leurs illusions sur les greens aussi rapides que le marbre ou dans les fameux bunkers, en forme de bancs d’église.

9. Augusta National (Géorgie)

On a déjà tout dit et tout écrit du mythique parcours qui accueille, chaque année, le Masters. S’il n’occupe que la neuvième place du classement c’est parce que les jurés, attachés aux traditions, n’ont pas trop apprécié les récents petits changements sur certains trous. Mais, pour tous les golfeurs du monde, le chef-d’œuvre de Bobby Jones reste néanmoins le must absolu avec ses bunkers couleur linceul et ses greens aux mille et une pentes. Augusta, c’est un championship course magique manucuré par une soixantaine de jardiniers qui coupent parfois le gazon avec des ciseaux ! Mais c’est aussi un état d’esprit à nul autre pareil. Longtemps, le club n’accueillait pas les femmes. Sous la pression, deux « memberships » ont été attribués à Condoleezza Rice, ancienne secrétaire d’Etat, et à Darla Moore, célèbre femme d’affaires. Réservé à ses 300 membres triés sur le volet et ouvert seulement six mois par an (pour préserver le gazon), Augusta n’accepte de visites extérieures que lors du Masters !

10. Royal Dornoch (Ecosse)

Tout au nord de l’Ecosse, au milieu de nulle part, voilà un links à nul autre pareil. D’une beauté sauvage, il a été créé au milieu du XIXe siècle même si, dit-on, on y pratiquait le jeu de golf depuis 1616 ! Classique, naturel, il a inspiré ensuite de nombreux grands architectes américains. « C’est l’une de mes plus belles expériences golfiques », a confié le légendaire champion Tom Watson après avoir découvert ce petit coin de paradis. Fût-il isolé, l’endroit vaut le voyage et le prix du green-fee est plus abordable (180 livres en haute saison, 100 livres en basse saison).


Dans le top 100, on retrouve, évidemment, d’autres parcours de légende, incontournables. On pense à celui de Pebble Beach, en Californie, qui pointe à la 11e place. Ouvert au public (au contraire de Cypress Point), c’est le plus cher du monde avec un green-fee à 500 dollars. Mais quand on aime, on ne compte pas !

Parmi les parcours européens au palmarès, notons encore les présences du Royal Portrush, majestueux links nord-irlandais théâtre du dernier British Open, de Turnberry (links écossais désormais propriété de Donald Trump), du Old Course de Ballybunion (référence historique irlandaise) et de Sunningdale (référence historique anglaise). Les links emblématiques de Carnoustie (Ecosse), Royal St. George’s (Angleterre), Lahinch (Irlande), North Berwick (Ecosse) et Royal Birkdale (Angleterre) figurent aussi dans le top 40.

En revanche, les parcours d’Europe continentale ne sont guère présents. Le mythique Morfontaine, à Chantilly, pointe à la 41e place, le Koninklikke Haagsche hollandais, à la 77et le De Pan à Utrecht, à la 88e. Pas de trace, en revanche, de Valderrama (Espagne), de Monte Rei (Portugal) ou du Vieux Chantilly (France). On vous le disait : les goûts et les couleurs…    

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