Après le football, le cyclisme et le cyclo-cross, la société Soudal investit également dans le golf. Le géant en matériaux de construction chimiques est le sponsor principal du premier Soudal Open, qui aura lieu à Rinkven, du 12 au 15 mai. Rencontre avec Vic Swerts, fondateur de cette entreprise et passionné de golf.


L’histoire de Soudal est étroitement liée à Victor Swerts. Cet entrepreneur visionnaire, qui porte le titre de baron depuis de nombreuses années, est, en effet, le moteur de cette entreprise de renommée mondiale. Même après un triple pontage au cœur en octobre dernier, le président-fondateur reste, du haut de ses 82 ans, le pilier de cette multinationale.

Plus d’un milliard de chiffre d’affaires

La success-story de Soudeert Alles commence en 1966, avec le rachat d’une société spécialisée dans la production de mastic en polyester. Cinquante-six ans plus tard, Soudal est désormais un acteur mondial de référence dans son secteur. Le groupe campinois, basé à Turnhout, est, en effet, le plus grand producteur européen de mastics, de colles et de mousses PU. Ses chiffres donnent le tournis : 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires et un bénéfice net d’environ 50 millions d’euros en 2021, une septantaine de filiales, 23 sites de production, des bureaux de vente dans plus de 50 pays, près de 4.000 employés et des activités dans plus de 140 pays. Son champ d’action s’étend du Canada aux Emirats arabes unis, de la Russie à la Chine, de l’Inde à la Corée du Sud, des USA à l’Australie. En Belgique, l’entreprise Soudal est principalement connue pour ses produits dans les magasins de bricolage, un secteur qui ne représente qu’un quart de son chiffre d’affaires total.

Prise de conscience climatique

Rêver, penser, oser, faire et persévérer vers un seul et même but : grandir  tout en innovant, encore et toujours. C’est une devise qui fait de Soudal un vrai leader et qui donne une sensation de plénitude à Vic Swerts. A peine remis de son opération au cœur, il était déjà quotidiennement dans son bureau ! C’est le secret de sa forme.  Officiellement, il n’est certes plus le CEO depuis plusieurs années mais il a toujours, bien sûr, son mot à dire concernant toutes les décisions importantes. Y compris au niveau du sponsoring du Soudal Open.

Dans son « centre d’excellence », cet enfant de la guerre – il est né en 1940 – suit de près la construction du tout nouveau hall de production situé un peu plus loin. Cette nouvelle usine n’est qu’un des nombreux investissements prévus dans les années à venir, afin de répondre à la demande mondiale croissante de matériaux de construction chimiques. Le tout dans le cadre d’un entrepreneuriat tenant compte des défis climatiques et environnementaux, avec un maximum de déchets recyclés. « J’ai été élevé avec le message suivant : ‘Fais de ton mieux, travaille dur et essaie d’en tirer quelque chose.’ J’ai toujours cela en tête », confie-t-il.

Marbella

Vic Swerts se focalise beaucoup, ces derniers mois, sur le Soudal Open dont il est un peu le pionnier. En incitant Soudal à parrainer l’événement, il affiche haut et fort sa passion pour le golf et pour son club, le Rinkven International. C’est sur le practice du club anversois qu’il a frappé ses premières balles, alors qu’il n’y avait pas encore de membership officiel. « J’ai reçu mes premières leçons de golf à Marbella. J’avais 38 ans à l’époque et ma secrétaire m’avait glissé à l’oreille que j’étais en surpoids ! Ma femme et moi avons ainsi été convaincus de suivre un régime alimentaire dans une clinique. Dix jours de soupe, de jus de fruits, de thé et d’eau » (rires). « Heureusement, il y avait les initiations à l’Aloha Golf Club. J’ai tout de suite mordu. Vers l’âge de 40 ans, je suis devenu membre actif à Rinkven, un club qui était encore en cours de création à l’époque. J’étais là-bas tous les week-ends. Je n’ai jamais joué au golf en semaine, pendant que mes employés étaient au travail. Ce n’était pas mon état d’esprit. J’ai vécu de très bons moments à Rinkven et j’y ai noué de belles amitiés. Depuis lors, nous sommes déjà allés 55 fois en cure à Marbella… »

Contrat de trois ans

Après le football (KVC Westerlo), le cyclisme (Lotto-Soudal) et le cyclo-cross, Soudal s’investit, désormais, dans le golf. Cela n’a pas posé beaucoup de problèmes aux initiateurs du tournoi. Lorsque le président de Rinkven, Dimitri Rombouts, a interrogé Vic Swerts sur le sujet, ce dernier s’est montré directement intéressé. D’autant plus que ses affaires vont bien. « Notre société se porte très bien financièrement. Elle est rentable à tous les niveaux. Nous pouvions donc nous permettre ce parrainage, sans pour autant jeter l’argent par les fenêtres… »

Et comme le patron de Soudal s’engage toujours à 100 % dans ses projets, sa multinationale a signé directement un contrat de trois ans. Du Vic Swerts pur jus. Il n’aime pas les demi-mesures et se fie à son instinct pour prendre rapidement les décisions. « En tant qu’entrepreneur, il est essentiel d’avoir de l’estime de soi. Croyez en vos propres capacités et faites-vous confiance pour grandir. Si vous êtes toujours derrière dans le rang, ce sera plus compliqué d’aller de l’avant », résume-t-il.

Avec Langer et Connery

Swerts a fait fortune avec Soudal. Et sa réussite financière se reflète également dans ses différents memberships de clubs de golf. Membre à Rinkven, il l’est aussi au Royal Zoute, à Valderrama et à Vidauban, l’un des clubs les plus fermés et privés d’Europe ! Qui dit mieux ?

Golfeur moyen – son meilleur handicap était de 19 –, il a croisé, au gré de ses parties, de nombreuses personnalités célèbres. Avec quelques belles anecdotes à la clé. Notamment au Ravenstein, lorsqu’il a partagé son flight avec le légendaire champion allemand Bernhard Langer. « J’ai réussi le par au 1er trou, et j’étais vraiment étonné. Langer aussi, d’ailleurs » (rires). « Malheureusement, sur les trous suivants, je ne parvenais plus à frapper la balle. Un vrai désastre. Le golf ne pardonne rien. J’ai aussi joué un jour avec le célèbre acteur Sean Connery. Mais, sincèrement, ce n’était  vraiment pas le gars le plus sympathique que j’aie rencontré… »

Dans la foulée, Vic Swerts nous montre une photo de sa femme qui reçoit un prix à Valderrama des mains de Tony Jacklin. Un grand souvenir. Il n’a pas eu l’occasion de jouer, en revanche, avec Tiger Woods. « Il fut une époque où ‘Le Tigre’ dominait vraiment le golf. C’était impressionnant. Mais, entre nous, son mode de vie n’a jamais été le mien… »

Notoriété renforcée

Le Soudal Open sera, bien sûr, une vitrine importante pour la notoriété de son entreprise. Tout comme lors des grandes courses cyclistes, la marque sera, en effet, visible aux quatre coins du monde. Mais prétendre qu’il réalise le rêve de sa vie en recevant le top européen dans « son » club de Rinkven, c’est excessif. « Nous savons que le sponsoring cycliste a un énorme impact sur la notoriété de Soudal. Grâce au tournoi de golf,  celle-ci va encore augmenter et toucher un autre public. Tous les paramètres sont au vert. Bob Verbeeck et toute l’équipe de Golazo font un travail fantastique au niveau de l’organisation. Le DP World Tour est également partenaire. Je crois que le Soudal Open sera un très bel événement. »

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