Le dernier Club Med européen a ouvert ses portes cet été sur les hauteurs de Marbella. Du soleil plein la vue et des priorités qui s’alignent sur l’air du temps sans pour autant modifier l’ADN des villages. « The place to be ! »


En découvrant le nouveau village andalou de l’enseigne au trident, certains visiteurs ont de quoi être un peu déroutés, vu l’emplacement de celui-ci. En effet, il est loin d’être les pieds dans le sable et est même posé à bonne distance de la bande côtière, à quelque trois kilomètres de la Playa de Venus et de la marina sportive locale. Mais Pierre Jean, le chef de village, remet rapidement les pendules à l’heure : « On ne vient pas à Marbella pour sa plage, qui n’a vraiment rien de spécial. Par contre, nous avons privilégié d’autres atouts locaux qui valent le détour… »

Et de fait, le Club Med Magna Marbella est logé à l’écart des strass et des paillettes de la ville, en bordure de pinède, à l’extrémité de la Calle Padre Paco Ostos, avec vue sur les cimes de l’arrière-pays et le pic du Lastonar.

Paradis du swing

Mieux : les amateurs de golf qui y poseront leurs clubs ont l’embarras du choix : par l’AP-7, l’autoroute de la Méditerranée, ils peuvent rapidement accéder – excusez du peu – aux parcours Magna Marbella (9 trous), Marbella Club (18), Santa Clara (18), Aloha (18), Villa Padierna (3×18), Las Brisas (18), Los Naranjos (18), Atalaya (2×18), Los Arqueros (18), Rio Real (18), La Quinta (3×9), Greenlife (9), Guadalmina (18), La Dama de Noche (9), Monte Paraiso (9) ou Cabopino (18).

En fait, il existe pas moins de 14 clubs dans la périphérie immédiate, allant de Cabopino à l’est à Guadalmina à l’ouest. Ensemble, ils offrent un niveau et une variété de cours, d’installations et de cadres naturels qui expliquent pourquoi la Costa del Sol – avec Marbella pour épicentre – est l’une des destinations de golf les plus prisées au niveau international. Ce tir groupé dans un rayon de 15 kilomètres devrait séduire plus d’un(e) GM (gentil membre) à l’intersaison, quand le cagnard estival fait place à des températures plus agréables sur les parcours en bord de mer et que les aoûtiens ont quitté les lieux via l’aéroport de Malaga (40 minutes). Pour les accueillir, le complexe restera d’ailleurs ouvert 11 mois sur 12, avec un guichet golf dédié dans le hall central de l’hôtel.

Le Phénix renaît de ses cendres 20 ans plus tard

Mais revenons dans l’enceinte de Magna Marbella. Posé au pied de la Sierra Blanca, destination de nombre de trekkings, le nouveau village s’étale sur 15 hectares découpés en triangle escarpé de jardins et de terrasses dont la base est ouverte sur la colline voisine.

Le cœur du domaine est constitué par l’ancien complexe hôtelier de luxe emblématique Don Miguel, fermé depuis 2004 déjà mais dont les murs ont été animés par le Club Med dès son ouverture, en 1975. Souvenirs, souvenirs…

Construit en hélice sur une quinzaine de niveaux, laissé à l’abandon 20 ans durant, il a été racheté en l’état par un investisseur étranger et entièrement rénové pour rouvrir en mai dernier, positionné en complexe familial premium quatre tridents. Ses 485 chambres fonctionnelles et flexibles peuvent accueillir jusqu’à 1.000 résidents par jour et plus de 300.000 par an. Et selon les premiers chiffres engrangés, les réservations atteindraient déjà plus de 80% de la jauge maximale cinq mois après l’ouverture.

Ainsi est scellé le retour du Club dans son berceau historique espagnol, 72 ans après la création dans les îles Baléares (plage d’Alcudia) du tout premier complexe du groupe de vacances fondé par le Belge Gérard Blitz.

« On connaissait bien les lieux et leur potentiel. C’est donc un juste retour bien réfléchi en terre connue », lance Grégory Lanter, le développeur de projets en chef au sein du groupe. Mais ce qui est particulièrement nouveau pour lui depuis quelques années, c’est – développement durable oblige – qu’il est devenu déplacé de partir d’une feuille blanche, d’une zone vierge inoccupée et qu’il est quasi devenu obligatoire de repenser un espace déjà bâti, parfois pollué, qu’on réhabilite entièrement ; ici avec l’aide de l’architecte Patrick Genard et du duo de designers Marc Hertrich et Nicolas Adnet (Studio MHNA). Après La Rosière (ex-héliport), Val d’Isère (ancien village upgradé) ou Tignes (ancien parking local) côté montagne, c’est au tour de Marbella de tracer la voie côté mer, sans doute avant le Portugal et l’Alentejo.

Certification Green Globe

En un mot, on ne répand plus le bâti résidentiel du resort un peu partout ; on le concentre, on le densifie sur lui-même pour limiter l’empreinte CO2 durant toute la vie du complexe. Maintenant qu’il est ouvert, Magna Marbella ambitionne d’ailleurs d’obtenir la certification internationale de tourisme Green Globe cadrant une exploitation hôtelière durable. Conformément à cet engagement, le complexe a été équipé de panneaux solaires qui fournissent l’énergie nécessaire au chauffage de l’eau ainsi que d’un système de récupération des eaux de pluie et de traitement des eaux usées pour arroser les jardins.

On profite également au maximum de ces espaces verts environnants pour y multiplier la carte de loisirs et de sports (25 au total) offerts avec, là aussi, une attention renforcée pour le respect de la nature. Sur le site de Magna Marbella, on trouve pas moins de 5 piscines, dont une « Zen » surplombant le domaine, haut perchée à l’écart et au calme mérité avec, « cherry on the cake », les cocktails de fruits frais sans alcool dont la barmaid grecque a le secret.

Juste à l’étage inférieur, une autre carte de visite spécifique risque bien d’attirer une clientèle internationale ciblée : la présence intensive – 11 au total – de courts de tennis toutes surfaces et de paddle-tennis (4), ce sport qui monte en flèche et est né à Marbella voici 50 ans déjà. On y ajoutera un practice de golf encadré par une équipe de G.O. particulièrement drillée à ne pas décourager les débutant(e)s lorgnant sur les greens voisins.

Propriétaire étranger à suivre

Autre particularité de Magna Marbella : comme son nom l’indique, le domaine est propriété d’un groupe étranger au Club Med piloté par Dokali et Jihad Megharief (Magna Invest Group), qui a investi 75 millions d’euros dans ce projet de réhabilitation via la société Magna Hotels & Resorts. Cette famille d’investisseurs fortunés originaire de Libye possède des sociétés en Suisse, au Luxembourg et au Canada notamment. Le Club Med est donc opérateur du domaine et a signé un bail commercial long terme pour l’exploiter.

La présence dans les lieux des propriétaires-promoteurs lors de l’inauguration en septembre dernier et les contacts fréquents avec les représentants de Fosun Group, le nouvel actionnaire majoritaire du Club Med, laissent augurer d’autres partenariats dans les prochains mois : Henri Giscard d’Estaing, le directeur général de l’enseigne, a en effet confirmé l’ouverture d’une dizaine de nouveaux villages l’an prochain.

Infos : www.clubmed.be

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