Sur la Croisette, il fait un peu office de vaisseau amiral. Palace mondialement connu, l’« Hôtel Barrière Le Majestic » s’inscrit pleinement dans la magie de Cannes. Visite d’un lieu de légende qui décline le mot plaisir dans ses plus belles nuances : l’élégance, le confort, la détente, le luxe, la gourmandise.


Son nom, à lui seul, fait rêver. « Le Majestic », à Cannes, est bien davantage qu’un hôtel de luxe. C’est un palace qui a traversé les époques avec la même allure et qui a conservé, au fil des générations, toute sa magie. Tourné vers la mer, il a des allures de vaisseau amiral et symbolise, à lui seul, toute l’élégance et la tradition de la Côte d’Azur. Comment s’étonner qu’il attire toujours, de la même façon, le regard des passants sur la Croisette et qu’il soit plus que jamais « the place to be » et le symbole d’une station balnéaire pas comme les autres qui ne cesse de fasciner ?

Il était une fois Cannes

A l’origine modeste village de pêcheurs et de moines, Cannes prend son essor au XIXe siècle. En 1834, en route pour l’Italie avec sa fille, le grand chancelier d’Angleterre Lord Brougham y fait escale, un peu par hasard. Le charme opère : hospitalité, douceur provençale, bouillabaisse, îles… Il décide de s’y établir. Le prestige de son nom attire l’aristocratie européenne. Le gotha veut profiter du beau soleil d’hiver de la « French Riviera ». De magnifiques résidences secondaires sortent de terre. Grâce à cette population de prestige, Cannes connaît un essor extraordinaire et avec elle, l’ensemble de la Côte d’Azur.

Vers 1849, le sentier qui serpente le long du littoral est agrandi. Bien des années plus tard, il deviendra la fameuse Croisette. Cette promenade permet la construction de nouveaux édifices. En 1863, la ligne de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée atteint Cagnes-sur-Mer. Paris se rapproche de Cannes qui n’est plus alors qu’à vingt-deux heures de train…

Durant les années folles, gloires mondaines et majestés en exil se côtoient lors de magnifiques soirées. Peu à peu, Cannes, alors station d’hiver par excellence, développe sa vocation de station estivale grâce à la vogue des bains de mer. Chacun connaît la suite…

Du « Beau Rivage » au « Majestic »

L’histoire du « Majestic » commence avec l’entrepreneur Henri Ruhl. En 1920, il acquiert l’hôtel « Beau Rivage » et une propriété attenante : la Villa des Enfants. Il a de grandes ambitions pour ce site idéalement situé à l’entrée de la Croisette. En 1924, il fait raser l’établissement pour ériger le grand palace Art déco dont il rêve. Il en confie les plans au Parisien Théo Petit, architecte qui s’est déjà illustré en imaginant « Le Normandy », à Deauville.

Né en 1869, Henri Ruhl a connu une ascension vertigineuse : entré à 20 ans comme réceptionniste de l’« Hôtel Scribe », à Paris, il finit deux ans plus tard par reprendre la maison ! Il fait fortune en construisant par la suite quelques-uns des plus beaux palaces de la Belle Epoque, comme le « Ruhl », à Nice, ou le « Carlton », à Cannes, où il crée le Casino municipal en 1905 et ouvre, un quart de siècle plus tard, le « Palm Beach ».

Le 1er février 1926, l’« Hôtel Le Majestic » voit le jour : 250 chambres avec salles de bains, des lieux de réceptions décorés par le peintre Francis Di Signori, l’un des artistes les plus en vue de l’époque, des escaliers monumentaux en marbre de Carrare, un dallage en marbre rouge des Pyrénées, des matériaux précieux et lumineux : tout est magique !

Henri Ruhl ne va cependant guère profiter de son bien. Quelques mois après l’ouverture, l’homme d’affaires français François André reprend, en effet, le palace. En quelques mois, ce visionnaire – déjà à la tête de plusieurs hôtels et casinos à la Baule et à Deauville – va projeter le lieu sur l’avant-scène médiatique grâce à son talent et à plusieurs coups de génie. En 1927, associé au constructeur d’avions Louis Bréguet, il fit, par exemple, le pari gagnant de distribuer sur la Croisette des exemplaires quotidiens du « Times » et du « Daily Telegraph », sortis le matin même des presses londoniennes. L’aéroport de Nice n’existait pas encore. François André fit donc affréter un hydravion pour réceptionner  les journaux à Marseille Marignane. Quelques heures plus tard, les nombreux touristes anglais en villégiature pouvaient lire leur journal favori comme à Picadilly ! D’un coup, Cannes défraya toutes les chroniques, au propre comme au figuré, et devint, pour toujours, « the place to be » !

François André n’a pas de descendant. Il désigne son neveu, Lucien Barrière, comme son successeur à la tête du groupe. En près de cent ans de vie, « Le Majestic » n’a donc pas vraiment changé de propriétaire. En revanche, il n’a cessé d’évoluer. Un destin écrit dès sa naissance : Théo Petit avait imaginé un bâtiment central flanqué de deux ailes qui devaient avancer jusqu’au boulevard de la Croisette mais c’est seulement quatre-vingts ans plus tard que ce projet sera mené à terme avec le lancement, en 2007, de la construction de l’aile occidentale.

Des suites dans les idées

Aujourd’hui, l’« Hôtel Barrière Le Majestic », seul membre cannois des prestigieux Leading Hotels of the World, roule carrosse et collectionne les honneurs. Avec ses 257 chambres et 92 suites sur sept étages, il domine la Croisette de toute sa splendeur naturelle. Dans ce temple de l’art de vivre, chaque détail est pensé pour le confort décontracté des clients épicuriens. 

Une piscine, deux plages privées, quatre restaurants (dont deux sur le sable), un spa Diane Barrière, une cinémathèque de 35 places : il ne manque rien pour savourer les délices de la vie cannoise. En fait, il n’y a pas meilleure adresse pour déconnecter sous le soleil, exactement !

A deux pas du palais des Festivals, près du port, de la charmante vieille ville et des boutiques de luxe, « Le Majestic » a conservé sa magie d’autrefois tout en se mettant au goût du jour. En 2008, toutes les chambres ont ainsi été rénovées et modernisées. Riche de son passé mais tourné vers l’avenir : voilà sa devise !

Sous ses toits, certaines suites défient la raison et accueillent une clientèle en quête d’exception. L’ultime étage de la nouvelle aile abrite ainsi un appartement exceptionnel de 650 m2 : le Penthouse Majestic. Sa terrasse de 150 m2 et sa piscine privée de 11 m de long permettent d’admirer Cannes et sa baie et de rêver encore plus près des étoiles. La décoration, signée Pascal Desprez, offre une conjugaison subtile de l’esprit balnéaire et de l’élégance « à la française », mêlant harmonieusement bois, tons chauds, luminosité et panorama grandiose. Quelques touches high-tech viennent pimenter l’atmosphère : un home cinéma, une « douche expérience » jouant sur les ambiances olfactives, sonores et lumineuses ou encore un firmament étoilé réalisé en fibres optiques, ornant le plafond du grand dôme. Un véritable voyage dans l’espace qui a son prix : 45.000 euros la nuit !  Les suites Christian Dior (450 m2) , Riviera (200 m2) ou Michèle Morgan (85 m2) s’inscrivent dans le même esprit. Mais quand on aime, on ne compte pas…

Au vrai, l’expérience « Majestic » ne se raconte pas, elle se vit. Comme un plaisir permanent, été comme hiver. Que l’on soit en mode farniente ou en mode travail. En famille, pour des vacances sur la « French Riviera », ou en affaires, lors d’un festival ou d’un congrès. 

L’art de vivre cannois

Lors du traditionnel Festival du Cinéma, l’hôtel revêt, bien sûr, son costume d’apparat pour recevoir ses illustres hôtes juste en face des marches. Au fil des éditions, il a reçu les plus grandes stars, de Paul Newman à Sharon Stone en passant par Michael Jackson, Robert de Niro, Al Pacino, Alain Delon, Romy Schneider, Catherine Deneuve ou Steven Spielberg. Les photos de ces légendes du septième art ornent d’ailleurs les murs des couloirs du palace. Etoiles et toiles.

La gastronomie occupe, bien sûr, une place importante. Table incontournable du Groupe Barrière, « Le Fouquet’s » a aussi pignon sur Croisette. Sous la véranda traversée par la lumière azuréenne – qui laisse sa place à une immense terrasse en été – le cadre est enchanteur. Le décor, chaleureux et feutré. Aux murs, des clichés de stars subliment le lieu. Cette atmosphère, fusion du passé et du présent, est née de l’imagination du designer Alexandre Danan, largement inspiré par l’Art déco : cave à vin en verre et en métal, lamelles miroirs tapissant une partie des murs, luminaires design. Au menu, les grands classiques méditerranéens qui font courir le Tout-Cannes avec, en prime, la griffe de Pierre Gagnaire.

La patte du chef triplement étoilé est également présente à la carte « Paradiso Nicole & Pierre » où l’Italie s’invite discrètement. Vitello tonnato, gambero rosso, gnocchi salpicon de homard ou encore citron givré d’Amalfi s’accompagnent d’une large offre de vins de la région.

Et comment résister, lors des beaux jours, à un loup grillé sur la plage du « Majestic », au « BFire by Mauro Calogreco » ou au « Mademoiselle Gray », le restaurant de plage du « Gray d’Albio », distant de quelques mètres. Dans ces endroits si tendance, la Grande Bleue s’invite aussi dans des assiettes qui sentent bon la Méditerranée.

Oui, « Le Majestic », c’est tout ça. Et bien davantage encore. C’est un palace de ville qui a les pieds dans l’eau. C’est un état d’esprit, à la fois chic et décontracté. C’est une histoire, c’est une ambiance où le geste Barrière est omniprésent ! La classe, tout simplement.

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